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Comment fait-on, quand on est un fils de menuisier italien né en Carinthie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour devenir l'un des écrivains de langue allemande les plus passionnants de son époque ? Jean-Quentin Châtelain « traverse à train d’enfer et en musique un texte de l’Autrichien Peter Turrini » (Le Temps). Ça s’appelle C’est la vie, c’est merveilleux et c’est à voir jusqu’au samedi 13 février. En parallèle, deux expositions nous placent avec inventivité et audace face à nos stéréotypes liés aux migrants (Un monde migrant d’Agostino Pacciani) et aux Rroms (Force de frappe de Karim Bel Kacem). Ensuite ? Place au spectacle Au bord du monde (dès le 23 février), immersion poétique et documentaire dans le quotidien des requérants d’asile genevois, signée Valentine Sergo.

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Parmi les spectateurs rassemblés samedi soir dans la grande salle se trouvait un invité de marque : Peter Turrini, rien de moins que l’auteur du texte C’est la vie. Le dramaturge autrichien assistait pour la première fois à la représentation en français du spectacle de sa vie…

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par Daniel Vuataz
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J’ai testé pour vous les deux expos en cours

Premier étage. A l’entrée de l’exposition Un monde migrant, je calcule sur une tablette mon « indice de migrant ». Il paraît qu’Agostino Pacciani a eu l’idée de son exposition en regardant La vie des autres : pourquoi ne partirait-il pas sur la piste de ces hommes et de ces femmes qui ont choisi la Suisse pour y replanter leurs racines ? Au fil des écrans disposés dans les dédales d’images, je découvre les micro-témoignages de migrants, bien loin des clichés médiatiques sensationnalistes, avant d’aboutir dans une salle où sont projetés tous les commentaires laissés en mode « selfie » par les visiteurs depuis le vernissage. Riche !

Second étage. Je quitte les migrants pour les Rroms de Force de frappe. Ils ne sont

que 100 à 200 à Genève mais cristallisent tant de fantasmes ! Des étudiants de la HEAD (en communication visuelle) et de la HETS (en travail social) sont partis à leur rencontre. Une enquête de terrain m’apprend que 22.7% des gens aident les Rroms dans la rue… Plus loin, la couverture, vulgaire bout de tissu qui tient lieu de chez-soi, est à l’honneur : distributeur urbain, tutorial (hilarant !) pour « récupérer votre couverture en 5 étapes lorsque quelqu’un vient vous la voler dans la rue », images de la soirée ciné organisée sous un pont de l’Arve par les étudiants avec les Rroms… Et un mur vide : les Rroms auraient dû y afficher leurs propres photos. Mais, comme me le rappelle la plaquette, « le temps de l’art et celui des relations humaines diffère », injustement.

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Valentine Sergo : « Nous avons tant besoin de ferveur aujourd’hui »

Le quotidien des requérants d’asile est un thème largement investi par le cinéma ou le reportage journalistique. Le théâtre peut aussi, à sa manière vivante et incarnée, apporter quelque chose à la réflexion. Deux questions à Valentine Sergo, qui signe avec Au bord du monde un spectacle essentiel sur le sujet, à voir dans une semaine et demie.


Quel est le parti pris d’Au bord du monde ? Est-ce un documentaire ? Une pièce poétique ? Critique ?
Valentine Sergo : Un peu de tout cela ! Le théâtre reste avant tout un espace métaphorique dans lequel il est impossible de restituer la « réalité », alors on fait appel au poétique et au fictionnel… Et oui, bien sûr, Au bord du monde est critique, comment ne pas l’être face à tant

d’absurdité ? Mais plus que la critique, ce qui m’a mobilisée, c’est le désir d’humaniser ces chiffres qu’on nous balance à la figure au sujet des requérants depuis bien trop longtemps.


Vous avez créé Au bord du monde en 2014. Depuis, beaucoup de choses se sont passées en lien avec l'immigration et la question des requérants...
Oui, et il me semble que ce spectacle est devenu encore plus nécessaire à faire exister aujourd'hui qu'il y a deux ans. D'une certaine façon, malgré la joie de pouvoir reprendre un travail qui m'est cher, je trouve cela effrayant... En tout cas, toute l'équipe est là, pleine de ferveur pour faire à nouveau exister la parole de toutes ces personnes. Nous avons tant besoin de ferveur aujourd’hui.

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Le CIAA à votre service

Le Centre International d’Archivage d’Anecdotes sera bientôt  une exposition théâtrale. Mais pour l’heure, il s’agit encore d’un lieu d’hébergement pour les petites histoires en provenance du monde entier (avez-vous déjà déposé les vôtres ?). Il arrive même que des collections entières soient confiées au Centre, comme celle-ci, reçue via une lettre de Tolochenaz adressée il y a quelques semaines à sa directrice Zoé Cadotsch :

« Madame, j’ai lu avec grand intérêt l’article, dans le 24 heures du 16 décembre, sur l’établissement de ce nouveau Centre à Genève. Grand amateur d’anecdotes depuis mes années de collège

en Suisse alémanique pendant la Deuxième Guerre mondiale, j’ai constitué une collection de milliers d’anecdotes couvrant tous les domaines et métiers : politique, économique, finance, société, sciences, culture, littérature, écrivains, arts, peinture, sculpture, architecture, musique, compositeurs, chefs d’orchestre, solistes, chanteurs, théâtre et films, régisseurs, acteurs, stars et starlettes, etc. Je suis en train de chercher une possibilité de “placer” ma collection et assurer une utilisation judicieuse à ces milliers d’anecdotes, témoins de notre héritage culturel… »

Pile au bon endroit !

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Pendant ce temps...

… du côté des résidents de Saint-Gervais : Maud Blandel collisionne le Sacre du Printemps et le cheerleading dans Touch Down les 11 et 12 février à l’Usine, Christian Geffroy Schlittler présente sa Théâtralogie bocagère le 11 février à l’Arsenic et Emilie Charriot montre King Kong Théorie de Virginie Despentes aux Halles de Sierre le 26 février avant sa venue à Saint-Gervais en mai.

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Crédits photos :
Première loge © Isabelle Fournier, Billet signé © HEAD - Émilie Excorier - Coralie Grandjean - Léa Hunziker - Anne-Soorya Takoordyal, Fait maison © Isabelle Meister,
Hors scène © Zoé Cadotsch