Rodrigo García, compagnon de route de Saint-Gervais, présente sa toute nouvelle pièce, sobrement intitulée 4, mercredi prochain 20 janvier à Bonlieu, Scène nationale d'Annecy. Une navette au départ de Saint-Gervais sera affrétée à 19h. Réservez ici !

Mélancolie et génie d’Angélica Liddell

Vous êtes du genre sanguin, bilieux, lymphatique, mélancolique ? C’est la faute à ces « humeurs » qui, selon les anciens, circulent dans nos corps et influencent nos comportements. L’une d’elle, l’atrabile (ou bile noire), est tenue responsable de bien des maux : dépression, spleen, sentiment de culpabilité, folie. Mais aussi génie créateur. Les artistes seraient donc avant tout des mélancoliques, et Angélica Liddell n’échappe pas à la règle. D’ailleurs, c’est bien ce nom, Atra bilis, que la géniale créatrice a choisi pour sa compagnie, dès 1993.

Dans une récente émission de France Culture, il a été demandé à Angélica Liddell

de lister ses « œuvres essentielles », celles qui forment son esthétique et nourrissent son imaginaire. Voilà son choix : Pavillon d’or de Yukio Mishima (pour l’idée de Beauté), Hyperion de Friedrich Hölderlin (pour la Souffrance et l’Amour), Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë (pour l’Humiliation), Tandis que j’agonise de William Faulkner (pour la Féminité) et, sans surprise, La Bible comme référence générale. Té haré invencible con mi derrota, à l’affiche la semaine prochaine, rassemble tous les grands thèmes de ce théâtre écrit à l’encre – noire forcément – de la mélancolie et du génie.

Mémoires blessées 8 : les spectacles

Dans deux semaines, Mémoires blessées vous emmène pour un mois au cœur des enjeux contemporains des déplacements de population. Migrants, Roms, réfugiés, témoins de leur temps, ce sont leurs histoires que vous allez découvrir, transposées sur la scène. Trois spectacles sont à l’affiche.

Je reviendrai, de Carlo Brandt tout d’abord (mercredi 27 janvier, dans le cadre de la Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité). A propos de ce solo joué au printemps 2015 en plein air et qui donne chair au récit d’un ancien déporté d’Auschwitz, on relira la critique de Genève active avant de visionner le passage de Carlo Brandt dans « La puce à l’oreille » en mai passé.

C’est la vie, de Peter Turrini, mis en scène par Claude Brozzoni et interprété par Jean-Quentin Châtelain ensuite (2-13 février). A propos de ce cabaret autobiographique écrit par un immense dramaturge de langue allemande, petit-fils d’immigré et témoin d’un siècle démesurément fou, on visionnera ce teaser et on relira les critiques de L’Humanité et du Figaro.

Au bord du monde, de Valentine Sergo finalement (23-27 février). A propos de cette plongée documentaire et poétique au cœur de la condition de réfugiés à Genève, jouée la saison passée et reprise pour cinq représentations exceptionnelles, on consultera la riche revue de presse sur le site de la Cie Uranus.

Mémoires blessées 8 : les expos, projections et tables rondes

Mémoires blessées, ce sont des spectacles mais aussi d’autres formes artistiques qui permettent, par l’image, le son, la discussion, d’appréhender sur un autre rythme les enjeux proposés.

Dans le cadre de la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité (27 janvier), on se replongera grâce au cinéma dans un épisode méconnu de la vie de Primo Levi : son retour en Italie, après la libération d’Auschwitz. Le voyage de Primo Levi, docu-fiction de 2006, sera projeté à 18h, juste avant le spectacle Je reviendrai de Carlo Brandt.

Que savez-vous du Sahara occidental ? Connaissez-vous l’histoire tragique de ce peuple qui, tiraillé entre divers intérêts géopolitiques, clame depuis quarante ans son droit à

l’autodétermination ? Christiane Perregaux a rassemblé les meilleurs spécialistes de la question pour une table ronde le 8 février.

Notre monde est un monde en mouvement. Migrer, est-ce un droit ? Une nécessité ? Une chance ? C’est en substance ce qu’Agostino Pacciani et l’association Un monde migrant vous feront comprendre au fil de leur exposition interactive Un monde migrant qui prendra ses quartiers du 28 janvier au 6 mars, et dont on visionnera le teaser ici.

Autre expo, autre sujet : les Roms. Qui ne nourrit pas de stéréotypes à leur sujet ? Karim Bel Kacem et des étudiants de la HEAD et de la HETS ont travaillé d’arrache-pied pour vous présenter Force de frappe, le résultat de leurs actions et réflexions sur le sujet.