Ça y est, c'est les vacances. Avant de tirer sa révérence estivale, La Lettre de Saint-Gervais vous met en appétit et vous dévoile les grandes lignes de la programmation pour la saison prochaine. Au menu : une salve de créations contemporaines, la crème de la scène internationale et des classiques comme vous n'en avez jamais vu. Téléchargez le calendrier complet et rendez-vous le mercredi 27 août pour la rentrée de La Lettre !

Saison 2014-2015. Première certitude : l'Amérique fait toujours fantasmer. François Gremaud et la 2b company nous emmèneront en octobre sur la mythique Route 66 dans Western dramedies et Karim Bel Kacem glissera son stéthoscope sous les jupes (et les cravates !) des Cheer Leaders en juin. Attention, le fantasme pourrait bien virer au cauchemar…

Deuxième certitude : les utopies du siècle passé n'ont pas fini de fasciner. Après son succès de 2012, L'avantage du doute revient à Saint-Gervais avec Tout ce qui nous reste de la révolution, c'est Simon, une pièce sur l'héritage de Mai 68 pour les nouvelles générations ; quant à Dorothée Thébert et Filippo Filliger, ils partiront en septembre sur la colline de Monte Verità pour voir ce qui reste, aujourd'hui, de l'esprit de la mythique communauté (Peut-on être révolutionnaire et aimer les fleurs ?).

Troisième certitude : le théâtre n'a pas de limites. Joël Maillard prouvera qu'on peut en faire à partir du silence (Ne plus rien dire en décembre), Claire Audhuy confirmera qu'on peut en faire n'importe où, même dans un camp de réfugiés palestiniens (Frères ennemis en février), Solange Dulac montrera que la question du succès est une obsession partagée (Le fantasme de l'échec en mars) et Latifa Djerbi démontrera qu'en dépit des statistiques, on peut parler à tout le monde en ne causant que de soi (L'improbable est possible, j'en suis la preuve vivante en octobre). Saint-Gervais, théâtre de création !

Saison 2014-2015. Elles seront au rendez-vous ! Qui ? Les comètes de la scène européenne. Près de trois ans après son dernier passage, Rodrigo García reprendra son orbite autour de Saint-Gervais : Daisy promet un feu d'artifices de bestioles vivantes, de motos et de spleen furieux. Que du bonheur en novembre !

Plus fidèle que tg STAN, tu meurs. Après le succès de leur trilogie Schnitzler-Bergman l'hiver passé, le génial quatuor d'Anvers remettra le couvert en décembre et février. Au menu de ce double festin, l'adaptation d'un film culte de Louis Malle My dinner with André, spectacle déjà acclamé en 2007 à Saint-Gervais et une version toute en finesse et décontraction de la pièce géniale de Harold Pinter Trahisons. On parie que tg STAN va encore surprendre tout le monde.

Ni la crise ni la révolution ne peuvent étouffer le théâtre ! Des artistes de Grèce et d'Egypte le prouveront, d'abord en janvier avec l'étoile montante d'Athènes Léna Kitsopoulou qui viendra monter la tragédie andalouse de Federico García Lorca Noces de sang, puis en mars avec le meilleur de la scène alternative égyptienne dans un dialogue Le Caire - Genève (Sondos Shabayek, Salam Yousry et Hassan El Geretly). Créer malgré tout…

Mais pour commencer, ne ratez pas le débarquement de la Bolivie en octobre : sous la houlette de Jean-Paul Wenzel, des jeunes diplômés de l'Ecole nationale de Santa Cruz viendront montrer l'étendue de leur talent dans Les égarés du Chaco. Saint-Gervais, théâtre du monde !

Saison 2014-2015. Vous êtes friands de grands textes ? Ça tombe bien, les meilleurs metteurs en scène du moment iront se ressourcer avec vous au cœur du répertoire classique. Dans le texte.

Un morceau de bravoure, pour débuter : en novembre, Michel Voïta vous emmènera du côté de chez Proust. Dans Dire Combray, le comédien parvient à faire vivre le texte d'A la recherche du temps perdu sur scène ! Si vous l'avez déjà lu, vous en redécouvrirez la richesse et l'incroyable suspens (si !), et si vous ne l'avez jamais lu, vous aurez l'occasion de vous initier, sans douleur, à ce monument centenaire des lettres françaises. Toujours dans le répertoire français, Christian Geffroy Schlittler montera en mai une pièce méconnue d'Alfred de Musset, L'âne et le ruisseau. Véritable testament de l'auteur de La confession d'un enfant du siècle, cet acte proverbial s'annonce comme un bijou de grâce et d'ambiguïté sur la confusion des sentiments.

Shakespeare ne sera pas en reste. Eric Salama a choisi de s'attaquer au monument Othello ! Au centre de la pièce présentée en avril : les mécanismes de transmission de la peur et de la jalousie dans la grande machinerie tragique.

Mais avant cela, ne manquez surtout pas en septembre la réécriture contemporaine du Roi Lear par Marielle Pinsard : dans Les filles du roi Lear, le vieux tyran n'a pas trois mais quatre héritières. Et la petite dernière s'appelle… Rihanna. Saint-Gervais, théâtre des traditions !