Vous entendez les voix qui proviennent du premier étage de la maison ? Ce sont celles de spectateurs qui ont fait l’expérience de l’exposition Un monde migrant d’Agostino Pacciani et qui ont laissé leurs commentaires vidéo. À voir – et à prendre part ! – encore pendant un mois.

C’est la vie, hommage rock et sublime à l’imagination

Je crois que j’aurais encore pu l’écouter des heures… Scander son enfance d’immigré dans les forêts sourdes de Carinthie, ses premiers émois avec les filles, sa découverte du monde et celle, décisive, du théâtre, son engagement… Bon sang, que je comprends enfin, après avoir assisté à la Première de C’est la vie de Peter Turrini mardi soir, l’absurdité – voire le drame – que représente le manque de (re)connaissance de l’œuvre du dramaturge autrichien chez nous.

Évidemment, Jean-Quentin Châtelain, sa verve, sa voix,

sa silhouette unique pèsent dans la fascination que cette pièce exerce sur tous ceux qui y assistent. Bien sûr, les deux impeccables alchimistes du son (Grégory Dargent et Claude Gomez), sur scène avec leurs synthés vintage et leur techno racée, jouent à la perfection leur rôle de catalyseur d’émotions. Mais quel texte ! Et quelle vie… « Je ne veux pas mourir / Ich will nicht sterben » assène l’auteur dans les dernières minutes, rejoint par les musiciens dans un climax de sons et de lumières étourdissant. Moi non plus, je n’aurais pas voulu que ce moment prenne fin.

Force de frappe : les Rroms de Genève comme vous ne les avez jamais vus

Karim Bel Kacem est « un homme du réel qui utilise les outils du théâtre pour raconter ce qui vous heurte, vous saisit, vous émeut ». La situation des Rroms à Genève, par exemple ! Instigateur et coordinateur de l’exposition Force de frappe mettant en lumière cette communauté fortement stigmatisée, le résident de Saint-Gervais vous invite à découvrir le résultat de ce projet qui risque de vous surprendre. Voilà trois excellentes raisons de venir, ce soir pour le vernissage (4 février, 18h) ou jusqu’au 14 février.

1. Parce que Force de frappe allie art et action : les étudiants de la HEAD et de la HETS, exécutants du projet,

sont allés rencontrer les Rroms là où ils vivent. Le fruit de ces riches contacts se décline sous forme d’installations, de photos, de visuels, de projets et autres propositions furieusement libres et novatrices.

2. Parce que vous vous êtes toujours demandé comment les Rroms faisaient pour récupérer les couvertures que les forces de l’ordre perquisitionnaient…

3. Parce qu’en plus de l’exposition, deux soirées spéciales de projection et de discussions ont été préparées pour vous le jeudi 4 février (20h) et le vendredi 5 février (20h).

Une table ronde pour les oubliés du Sahara occidental

Que savez-vous du drame qui se joue, en ce moment et depuis quarante longues années, au Sahara occidental ? Lundi soir prochain se tiendra, dans le cadre de Mémoires blessées, une table ronde ouverte sur ce brûlant sujet en compagnie de Christiane Perregaux, l’une des meilleures connaisseuses de la question. Tragédie des réfugiés, enjeux économiques, bafouement du droit international : voilà trois portes d’entrée, en autant d’articles sélectionnés pour vous, dans la réalité des oubliés du Sahara occidental.

– « Des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis vivent dans des camps autour de Tindouf, en Algérie. Ils ont perdu l’espoir de revenir un jour sur

leur terre, occupée par le Maroc depuis 1975, et se sentent oubliés », explique François Musseau dans un long article de fond paru dans Le Temps du 18 juin 2015.

– « Ressources minières comme le phosphate, énergie éolienne et solaire, blocs de prospection pétrolière et gazière offshore… Le riche Sahara occidental aiguise les appétits » écrit Rosa Moussaoui dans L’Humanité du 15 janvier 2016.

– « C’est une catastrophe humanitaire. Il y a une négation du problème et de certains droits », témoigne une Chaux-de-Fonnière revenue du Sahara occidental dans L’Express du 29 octobre 2015.