La Lettre de Saint-Gervais
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L'info au vol


La ville comme partition ouverte. C’est le titre du nouveau livre de Christopher Dell, publié aux éditions Lars Müller et verni ce dimanche 27 novembre à 17h au 3ème étage du théâtre. Improvisation sur vibraphone, John Cage à la New School et nouvelles façons de penser l’espace urbain sont au programme de ce dialogue avec Ruedi et Vera Baur en marge de l’expo Civic Design ? Civic City.


Teaser vidéo de la soirée.

Première loge


« J’aime le théâtre ! », s’exclame Oscar Gómez Mata, dans La Tribune de Genève. La nouvelle création du « plus genevois des metteurs en scène espagnols » en est une preuve par l’acte. Le journaliste Thierry Sartoretti a vu la première de La Conquête de l’Inutile, et voilà ce qu’il en dit sur la RTS : « Une comédie avec un esprit farceur, un esprit frappeur aussi, mais également un numéro de danse, de la bagarre, du cinéma, du théâtre d’ombre, du boniment de foire, de la musique africaine, des réflexions philosophiques… » Et ça parle de quoi ? « De l’essentiel. C’est-à-dire de l’inutile. » Une dernière citation pour la fin ? « La Conquête de l’Inutile, c’est un peu comme une soirée philosophique donnée par les Marx Brothers à bord d’un wagonnet de montagnes russes. » Que demander d’autre ?


Découvrez l’interview d’Oscar Gómez Mata dans La Tribune de Genève et sur Radio Vostok, ainsi que la critique du spectacle sur RTS info et dans « Vertigo ».


Billet signé

par Daniel Vuataz

La Conquête de l’Inutile
Oscar Gómez Mata
L’Alakran
22 novembre — 3 décembre



« La Conquête de l’Inutile est un acte de résistance contre la rentabilité à tout prix. Mais bien des choses rapportent sans qu’elles ne soient utiles, non ? »


Oscar Gómez Mata

En Savoir +
Billet Signé

À tous les conquérants de l’inutile

D’habitude, j’évite les premiers rangs. J’aime pouvoir observer la salle depuis le fond, mettre le théâtre à distance. Pour la première de La Conquête de l’Inutile, mardi, je n’ai pas eu le choix. Poussé vers les premiers sièges par une salle comble, j’ai passé deux heures les yeux écarquillés. Et n’ai pas regretté un instant. Il faut d’abord dire – honte à moi –, que c’était mon premier « Gómez Mata ». La poésie du chaos, le maniérisme de l’esquisse et le vacarme de couleurs que j’ai vus m’ont instantanément parus familiers, comme un souvenir d’enfance, enfoui, angoissant et merveilleux à la fois. Il faut ajouter que les comédiens, Javier Barandiaran, Txubio Fernández de Jauregui et Esperanza López, « monuments du théâtre ibérique » qui s’expriment dans un français stupéfiant et non dénué d’hilarante autodérision, ont la stature de vrais conquistadors : les manches retroussées, transpirants, ils donnent un sens inattendu au désordre du plateau, tout en racontant leur histoire et celle de L’Alakran. C'est drôle, déjanté, explosif, philosophique. L’enthousiasme de ce billet ne promet qu’une seule chose : « Tout ira bien, pour nous tous. D’une manière ou d’une autre. »


Fait maison

La Dérive –
voir Genève autrement


Tous les jours de représentations de La Conquête de l’Inutile, à 12h15, par tous les temps. Rendez-vous devant le théâtre. Durée : 1h15. Sur réservation uniquement.




« La Dérive, c’est une promenade dans la géographie proche du théâtre pour voir autrement. Il s’agit de créer un déplacement de la pensée à partir des idées de La Conquête de l’Inutile. On peut voir d’abord le spectacle, puis faire La Dérive, ou le contraire. On peut faire les deux dans la même journée. Ensemble, ça forme un tout. »


L'Alakran


En Savoir +
Fait Maison

On a testé pour vous :
La Dérive en compagnie d’Oscar Gómez Mata

« Effort maximum, résultat minimum. » Dans le hall du théâtre, la devise de La Conquête de l’Inutile prévient la dizaine de volontaires qui s’apprêtent à suivre Oscar Gómez Mata et ses comédiens pour une Dérive citadine aux origines du spectacle. « La promenade se fera silencieusement. On s’arrêtera par moments. » Vous pensez tout connaître de votre ville ? Ces artistes-là vous la font voir autrement. Devant le Bateau-Lavoir, le Rhône se mue en fleuve antique, symbole héraclitéen de la transformation perpétuelle des êtres et des choses. Au cimetière des Rois, une phrase de Calvin, qu’on jurerait tirée de La Conquête de l’Inutile, résonne étrangement : « Redouble d’efforts ; quoi que tu fasses, ce n’est jamais assez bien. » Dans les grottes près de l’ancien prieuré de Saint-Jean, les « marginaux de notre société actuelle » – rroms et dealers – ont remplacé les lépreux des siècles passés. Une phrase de Heidegger guide notre retour vers Saint-Gervais : « On avance toujours vers l’origine. » Pour L’Alakran, créée ici il y a vingt ans, c’est encore plus vrai. Une belle manière de prolonger le plaisir de la pièce – ou de l’aiguiser.


Hors scène



24-25 novembre, 20h
Deux soirées autour du Freedom Theatre
Avec Nabil Al-Raee, Aline Alterman et Hani Abbas, Emmanuel Deonna et Philippe Macasdar
Les deux soirées sont précédées par la projection du film Arna et les enfants de Jenine (Juliano Mer-Khamis, 2003, 84’) à 18h

Tout l’hiver
Distributeur de couvertures
Karim Bel Kacem, Caroline Bernard,
HEAD, HETS

En libre-service à l’extérieur du théâtre

Hors Scène

Deux événements à ne pas manquer ces prochains jours

1. Ce soir et demain (24-25 novembre dès 18h) : la venue à Saint-Gervais de Nabil Al-Raee, directeur du Freedom Theatre, institution pionnière implantée dans un camp de réfugiés palestiniens, et d’Hani Abbas, dessinateur syrien exilé à Genève. Cette passionnante rencontre autour du théâtre moyen-oriental est mise sur pied en collaboration avec le Cercle Martin Buber à l’occasion de la parution d’un livre collectif sur le conflit israélo-palestinien. Plus de détails et programme complet des soirées ici, ainsi que dans le portrait que Le Temps a consacré ce matin à Nabil Al-Raee et celui que "La puce à l'oreille" consacre à Hani Abbas ce soir sur la RTS.


2. En ce moment et durant tout l’hiver : un distributeur de couvertures pour les sans-abri et les démunis, installé contre la façade du théâtre côté rue du Temple. Alimentée par les habitants, cette « boîte à échanges de première nécessité » est le fruit d’un échange entre la HEAD, la HETS et Karim Bel Kacem dans la continuité du projet Force de frappe. Un article de La Tribune de Genève raconte les détails de cette aventure à la croisée de l’entraide et de l’art-action.


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Pendant ce temps

du côté des résidents de Saint-Gervais

La Réplique accueille sa toute première pièce de théâtre, et pas n’importe laquelle : Eric Salama met en scène Retour de Guerre de Ruzzante, fiasco d’un paysan qui voulait s’enrichir en s’enrôlant dans l’armée, avec Ludovic Payet notamment (7-8 décembre, 20h). Claude-Inga Barbey et Doris Ittig rejouent Laverie Paradis à l’Espace Fusterie (25 novembre, 19h30). Quant à Jérôme Richer, il revient des Comores pour un spectacle à découvrir prochainement dans Mémoires blessées.

Photos: Couverture © DR, Billet signé © Javier Marquerie Bueno, Fait maison © Laurent Guiraud,
Hors scène © Emmanuel Deonna/Alexandra Nivon.