Jean-Louis Hourdin fait la une du Temps de ce lundi ! Revivez sous la plume d’Alexandre Demidoff la trajectoire de ce « merveilleux rebelle » pour qui le théâtre « consiste à danser sur le malheur parce qu’il n’y a pas de pièces sur le bonheur ».

Pleurer, rire et y croire quand même

Il y a un mois, ma fille est née. Sa première action a été de pleurer. Crier, même : ce n’était pas de la tristesse, il n’y avait pas de larmes, juste un besoin de se faire entendre et d’obtenir. Pour ses premiers rires, je devrai encore patienter.

L’Homme est un animal qui passe son existence à osciller entre ces deux états. Les spectacles de Jean-Louis Hourdin ne disent pas autre chose. Sa première pièce, en 1969, s’appelait La triste histoire des drôles. En 2009, un de ses spectacles avait pour titre Je suis en colère mais ça me fait rire. Aujourd’hui, le point de

départ de Vous reprendrez bien un peu de liberté… ou comment ne pas pleurer ?,c’est une tristesse existentielle : « La stratégie du choc de Naomi Klein est un livre qui m’a mis en larmes », déclarait en début de semaine Jean-Louis Hourdin au Temps. En choisissant d'ouvrir le spectacle par une comédie insulaire et utopique de Marivaux, Jean-Louis Hourdin nous invite certes à pleurer sur l’état du monde, mais surtout à rire ensemble ! Car « le théâtre est une fraternité possible le temps d’une représentation » (leprogramme.ch). À la sortie du spectacle, nous devrions être plus humain. Promis, j’amènerai ma fille.

Une maison vivante est une maison qui bouge !

La Fête du Théâtre bat son plein et les occasions de venir à Saint-Gervais ne manqueront pas cette fin de semaine. On se fait une toile jeudi 29 ou vendredi 30 ? Neyda Paredes et Philippe Macasdar vous ont préparé une sélection de films qui explorent les liens du cinéma et du théâtre. Vous adorez les anecdotes ? Zoé Cadotsch se baladera toute la journée du vendredi 30 dans son bureau mobile à la recherche de vos petites histoires. Vous voulez voir les coulisses d’un théâtre ? Ne manquez pas, samedi 31, le tour gratuit et commenté de Saint-Gervais en compagnie des artistes résidents (15h), suivi par une

rencontre à La Réplique avec l'équipe de Vous reprendrez bien un peu de liberté et la représentation de la pièce (19h).

La semaine prochaine s’annonce tout aussi riche. D’abord, l’inauguration de la nouvelle façade pensée par l'artiste Ruedi Baur pour la façade de la maison (mardi 3 novembre à 11h30). Ensuite, la proposition de Jérôme Richer, Pasolini Théâtre, conçue comme un hommage aux 40 ans de la disparition du cinéaste en même temps que les 10 ans de la première mise en scène de Richer, déjà autour de Pasolini (vendredi 6 novembre à 18h30).

Les rencontres de Saint-Gervais : Karelle Ménine et Jack Ralite

Jack Ralite est-il le plus grand ministre français de la culture de tous les temps ? Les Inrocks posent la question alors que vient de paraître le livre de la journaliste Karelle Ménine La Pensée, la Poésie et le Politique – Dialogue avec Jack Ralite. Un livre important qui donne notamment à lire une sélection des prises de parole de celui qui n’a jamais été « Ministre de la culture » (il a été Ministre de la santé puis des affaires sociales sous Mitterrand), mais à qui la France doit, en 1987, la création des « États généraux de la culture » inaugurant une ère de politique culturelle nouvelle. Pour quel bilan ?

Karelle Ménine et Jack Ralite nous font le bonheur de venir converser autour du livre, ce mercredi 4 novembre à 18h30, avant la représentation de Vous reprendrez bien un peu de liberté de Jean-Louis Hourdin. « En délaissant le dialogue avec les poètes, les hommes et femmes politiques contemporains ont abandonné un de leurs plus beaux outils : le pouvoir des mots » écrit Ralite. Les poètes, le politique, les mots : voilà donc, au lendemain de l’inauguration de la fresque de Ruedi Baur sur la façade de la maison, une excellente raison d’attendre cette rencontre avec impatience.