Attention, triple vernissage ! Trois groupes d’artistes présentent leurs installations/expositions le mardi 17 avril à 18h. Au programme : exposition éphémère du duo Isis Fahmy & Benoît Renaudin, créée à partir du butin ramené par les participants à l’Atelier chasseurs de sons (inscriptions toujours possibles ici) ; installation sonore Voix de quartier proposée par Zoé Cadotsch, Laurent Nicolas et Sacha Friedli à partir d’anecdotes enregistrées depuis plusieurs mois hors les murs de Saint-Gervais (au 7ème) ; exposition Dans les yeux de Demir (Sönmez), reportage photo dans le camp de réfugiés de Maxmûr, au Kurdistan irakien, avec des peintures d’une jeune artiste du camp (au 2ème). Mais d’abord, place à Couper la tête, le spectacle-hommage préparé par Isabelle Chladek et ses amis, pour faire revivre l’immense acteur et « passeur de textes » Gérard Guillaumat (12-13 avril).

Découvrez le teaser vidéo de Couper la tête, le spectacle-hommage à Gérard Guillaumat

Le 17 avril, laissez vos oreilles et vos yeux grands ouverts

Faites l’exercice. Au milieu de la rue, dans le bus, devant votre ordinateur, fermez les yeux. Quelques secondes suffisent pour prendre conscience des bruits qui vous entourent. La matière sonore : voilà le point commun entre les deux installations vernies ce 17 avril. Voix de quartier (prouesse technique imaginée par la fondatrice du Centre International d’Archivages d’Anecdotes Zoé Cadotsch) et l’Atelier chasseurs de sons (mis sur pied par le duo Isis Fahmy & Benoît Renaudin) mettent en espace des sons glanés dans le quartier. Anecdotes des habitants et commerçants dans un cas, bruits du quotidien dans l’autre. Deux façons de capter la « substantifique moelle sonore » d’un territoire pour le redécouvrir d’une oreille neuve. Le même soir, glissez-vous Dans les yeux de Demir. Le photographe-reporter genevois Demir Sönmez a visité l’incroyable camp de Maxmûr, en Irak. Quinze mille réfugiés kurdes de Turquie y vivent depuis 20 ans, au sein d’une microsociété démocratique au milieu de la poudrière. Avec des peintures réalisées sur place par une jeune artiste.

Gérard Guillaumat en filature : trois questions à Isabelle Chladek

C’était il y a trois ans, quasiment jour pour jour. Le 4 avril 2015, Gérard Guillaumat décédait à l’âge de 92 ans. Il avait foulé la scène de Saint-Gervais une centaine de fois. Sa compagne Isabelle Chladek, elle-même comédienne et metteure en scène, présente dans une semaine Couper la tête, une filature pleine de surprises et de souvenirs pour convoquer le fantôme du formidable « diseur ».

Vous qui l’avez si bien connu, comment parleriez-vous de Gérard Guillaumat à quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de lui?
Je répondrai par une autre question : connaissez-vous le Prince Mychkine, « l’Idiot » de Dostoïevski ? Un être qui sans calcul bouscule là où il se trouve, d’une liberté et d’une attention toujours en action. Guillaumat ? Mychkine en plus « sauvage » peut-être !

Quelle est votre anecdote préférée à son sujet? 
Il m’arrivait souvent de l’entendre poser cette question : « Es-tu amoureux, amoureuse ? » et si la réponse était positive, il poursuivait : « Tu l’as rencontré-e dans un bal ? ».

Couper la tête rassemble Michèle Foucher, Jean-Louis Hourdin, Philippe Macasdar, Lise Visinand, et la troupe de La BaseDuCamp (Marie Dupraz, Lou Golaz, Laia Gonzalez Ribalda, Eliot Sidler). Dites-nous un mot sur cette joyeuse troupe.
Vous avez commencé par citer les plus « ancien-ne-s » dont je fais partie comme si nous entourions la jeune BaseDuCamp ! En réalité cette complice collaboration avec de jeunes gens attirés par la scène a toujours accompagné mon travail et celui que j’ai mené avec Guillaumat qui croyait fort en leur potentiel comme à celui des « amateurs professionnels » !

C’est quoi la suite ? Une nuit au Camp de base et une ciné-performance

Passer la nuit à Saint-Gervais ? Mieux qu’un spectacle : une expérience ! Pour la prochaine Nuit du Camp de base (vendredi 27 avril), Iria Díaz, Paola Pagani, Valentine Sergo vous invitent à rencontrer les Voisins du 3ème, ces passionnés de théâtre qui se réunissent tous les mercredis soir à Saint-Gervais. Un bivouac auquel Salam Yousry, spécialement revenu du Caire, prendra part. De la fête et du partage ! Trente lits de camps sont disponibles. Les inscriptions sont ouvertes, ici.

Presque au même moment (25-28 avril), Caroline Bernard, Karim Bel Kacem et Emese Pap dévoilent un projet artistique furieusement original : L’urgence : At The End You Will Love Me est un spectacle spécialement conçu pour une salle de projection (en l’occurrence, celle de Saint-Gervais). L’histoire d’une correspondance inouïe sur les réseaux sociaux entre une jeune femme qui se rend au chevet d’un ami en fin de vie et un rappeur aussi insaisissable que fascinant. De cette matière improbable, véridique,  naît un voyage aux limites du documentaire, de la fiction et de la poésie. À ne pas manquer.

du côté de la place de Saint-Gervais (en plein air)

Serge Boulaz et Francesco-Maria Oriolo, deux enseignants du cycle d’orientation, ont imaginé L’autre c’est moi, une exposition de dessins et de poèmes réalisés par des élèves à partir de photographies de personnes migrantes trouvées sur internet. Un travail d’arrêt sur image et de mise en mots pour poser sur ces scènes marquantes, terribles, un regard différent. Vernissage le jeudi 12 avril à 18h sur la place de Saint-Gervais, suivi par un buffet au café La Réplique pour vernir le livre de l’exposition.