Vous faites quoi ce soir ? À 19h, projection exceptionnelle à Saint-Gervais ! L’été passé, Valentine Sergo et la Cie Uranus ont mis des caméras dans les mains de deux groupes de jeunes, de part et d’autre de la frontière franco-genevoise mais aussi en Israël-Palestine, pour qu’ils réalisent un film collectif à distance. Et pourtant ça tourne parle d’espoir, de désirs, de changement. Une discussion avec les protagonistes de ce magnifique projet (associations sur le terrain, participants des deux groupes, spécialistes des questions transfrontalières) suivra la projection. C’est quoi la suite ? Dès demain et jusqu’au 23 mars, Pierre Miserez vous attend dans la Chambre du 5ème : Il était une fois la Tchaux promet des émotions, de la nostalgie, du rire. Sans oublier le double événement de la semaine prochaine : la programmation conjointe de Holes & Hills de Julia Perazzini et D’autres de Tiphanie Bovay-Klameth (20-24 mars).

La Chambre cherche quatre volontaires pour une expérience unique

Venir au théâtre comme on vient à l’hôtel ? Oui, en ayant réservé sa Chambre pour la nuit ! Vendredi 18 mai prochain, 4 d’entre vous auront la chance de se laisser guider par Emilie Blaser et Alexandra Badea de 22h à 7h du matin. Précision des artistes : « Afin que l’expérience soit complète, nous souhaitons partager cette nuit avec 4 personnes qui ne nous connaissent pas, ni ne se connaissent entre elles. » Intéressé-e par l’aventure ? Inscrivez-vous sans tarder !

Le descriptif de la Nuit de la Chambre d’Emilie Blaser et d’Alexandra Badea :

« Tout le monde l’a déjà vécu : c’est aux inconnus de passage qu’on se confie le plus facilement. La magie des auberges de jeunesse ! Nous voulons faire de cette Nuit un espace où nos bulles individuelles se rencontrent. Éclatent peut-être? Des destins qui se croisent, une histoire commune qui émerge, par la fiction. Le silence. En réservant une place dans cette Chambre, vous ne viendrez pas voir un spectacle, mais plutôt participer à une expérience dans laquelle le personnage principal sera la Chambre… et vous. Vous serez maîtres du temps, nous serons les passeuses. Avec poésie, bienveillance, respect. Peut-être les choses qui nous manquent le plus, au-dehors.»

« Holes & Hills parle de l’intérieur des gens, de ce qui ne se voit pas »

À la base de Holes & Hills, solo sidérant (et drôle !) de Julia Perazzini à voir la semaine prochaine, il y a la question de la représentation du corps féminin. La Lettre a demandé à sa conceptrice et interprète, tout juste sortie d’une reprise de King Kong Théorie (d'Émilie Charriot, dans lequel elle joue), quel avait été le déclic pour aborder cette thématique : « Je me suis toujours intéressée à la représentation féminine et j’avais l’impression de voir les corps féminins, avec leurs collines et leurs trous, déclinés de la même manière dans des siècles de peintures : comme un paysage. Mais faire un spectacle sur la représentation du corps féminin dans l’art, c’est très ambitieux. J’ai retourné le projet : au lieu de m’intéresser aux femmes peintes par des hommes, j’ai décidé d’écouter ce que disaient des femmes artistes, et donc de travailler sur des interviews de femmes artistes. Puis j’ai élargi à plein de gens, hommes et femmes, connus et anonymes, en essayant de considérer ces paysages comme des identités : des territoires propres à chacun, à conquérir. Holes & Hills parle de l’intérieur des gens, de leur voix, de ce qui ne se voit pas. Comme une métaphore de l’âme, de l’essence de chacun. »

Valentine Sergo : « La jeunesse d’aujourd’hui m’inspire. »

Sois l’acteur du film que tu inventes ! C’est le slogan de la Cie Uranus, qui a fédéré à l’été 2017 des jeunes de Suisse, de France, d’Israël et de Palestine autour d’un film collectif. Le résultat, Et pourtant ça tourne, est projeté ce soir à 19h.

Valentine Sergo, comment est née l’idée de mettre des caméras dans les mains de ces jeunes, à des milliers de kilomètres de distance ?
Je me rends en Israël-Palestine depuis 2012. Malgré une situation qui ne s’est de loin pas améliorée, je reste surprise du nombre d’initiatives qui existent pour dialoguer. L’immense majorité des jeunes n’a qu’un désir : la paix. Ici en Europe, la jeunesse se fait broyer d’une autre façon : asphyxiée sous une bureaucratie kafkaïenne, endormie à coups de produits à consommer… Je suis scandalisée de ce qu’on fait de nos jeunes. J’avais envie de leur donner un espace où ils puissent prendre la parole.

Qu’a-t-on en commun, quand on a quinze ou vingt ans en Israël-Palestine ou dans le Grand-Genève ?
L’envie de changer le monde ! Et franchement, c’est rassurant de voir que malgré tout, quoi qu’il arrive sur la planète, quand on a cet âge-là, on veut faire bouger les choses. Je suis très admirative de la jeunesse d’aujourd’hui, en tout cas de celle que j’ai rencontrée. Elle m’inspire.

De quoi parle le film ?
De courage, d’espoir beaucoup, de lutte pour exister comme on le souhaite, de perte, de reconstruction, de choc des cultures, de la situation de la femme et de son envie d’émancipation, de frontières évidemment, de transmission.

du côté de la Chambre de Pierre Miserez

Il paraît que les Genevois ne connaissent rien à La Chaux-de-Fonds ! Pierre Miserez, qui y est né, y a vécu, est parti puis revenu, parle mieux que quiconque de la plus haute ville d’Europe. Elle est au centre de son nouveau solo, accueilli dans la Chambre dès demain (13-24 mars, 19h30). Une ville à découvrir, un artiste surdoué, une Chambre inédite. Verrée à la Réplique à l’issue de la première représentation.