La Mission de Heiner Müller, mise en scène par Matthias Langhoff avec onze comédiens boliviens époustouflants : c’est le spectacle à ne pas manquer en ce moment ! À l’affiche jusqu’à dimanche. Vous avez entendu parler de la Chambre du Grand Hôtel Saint-Gervais ? Elle prend du service : spectacles avec Doris Ittig ou Philippe Macasdar côté « jour », expérience radicalement différente avec Fabienne Abramovich côté « nuit » (vendredi 17 novembre). Quand on parle de nuit : le Camp de base, sa scénographie modulable et ses 30 lits pliables s’apprêtent aussi à vivre leur baptême du feu. Le lancement a lieu en quatre temps avec Carlo Brandt : trois soirs pour faire connaissance avec lui et ses œuvres récentes (14-16 novembre), une nuit pour veiller en compagnie du comédien et d'écrivains genevois invités par lui (vendredi 17 novembre). Pas de doute, il y a de quoi faire ces prochaines semaines.

La Mission accomplie de Matthias Langhoff

Prenez un texte d’Heiner Müller écrit en 1979, La Mission, qui traite d’une tentative avortée de révolution. Un texte immédiatement joué en Allemagne, dans un contexte forcément particulier, avec des résonnances forcément particulières, puis repris en 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin, dans une mise en scène mémorable de Matthias Langhoff. Maintenant, presque trente ans plus tard, reprenez ce même texte, et partez le créer en Bolivie, avec des comédiens de là-bas. Voilà l’incroyable translation opérée par Matthias Langhoff avec La Mission qui se joue encore jusqu’à dimanche. « Cette troupe exceptionnelle de jeunes comédiens professionnels est à la base de ce succès », répète le metteur en scène tout autour de lui. « Ils m’ont donné des clefs d’interprétation qui ont enrichi ma compréhension de la pièce. Avec eux, on ne peut plus séparer l’existence de l’art, en un certain sens. Si cette nouvelle Mission existe, c’est avant tout grâce à eux. Ce projet n’a de sens qu’avec eux, leur talent, leur vie, leur expérience, leur pays, leurs traditions, leurs combats. » Prenez part à la fête !

Camp de base – Trois soirées et un bivouac avec Carlo Brandt

Trois soirées, comme les trois coups qui invitent au spectacle. On ne pouvait rêver meilleure inauguration de notre nouveau refuge d’altitude ! Pour le Camp de base, le comédien Carlo Brandt (vous l’avez vu au théâtre chez Edward Bond, au cinéma chez Haneke ou Sofia Coppola) voit triple : « Chaque forme présentée est une expédition de vie. J’en ferai le récit différent tous les soirs. » Le 14 novembre, nous plonge dans l’intimité de textes écrits pour ses fils. Le 15 novembre, il fait découvrir un scénario inédit et présente un film réalisé en marge de De l’autre côté de la mer de Pierre Maillard (2015). Le 16 novembre, il projette le film qu’il a consacré à la mort de son père et de son frère. L’itinéraire s’achève par une nuit entière, le 17 novembre. Carlo Brandt y présentera Nu dans ton bain face à l’abîme, un « manifeste littéraire après la fin des manifestes et de la littérature » du caustique Lars Iyer. Avant de faire monter ses amis écrivains genevois, pour un bivouac littéraire jusqu’au bout de la nuit. Prenez part à l'expédition !

Pourquoi le Camp de base ? Manifeste

Parce qu’un théâtre est avant tout un lieu voué à l’hospitalité et à la découverte. Parce que la maison est grande et que le 7ème étage a la capacité de réunir artistes et spectateurs dans une proximité privilégiée. Parce qu’on y mène des expéditions dans un style d’alpinisme léger et qu’on y prend le temps de l’ascension, de la réflexion hors-piste sous les étoiles. Parce qu’à un public multiple et foisonnant, nous répondons par une offre multiple et foisonnante. Parce qu’il n’y pas de raison de se contenter d’une saison balisée. Parce que tout, spectacles, ateliers, projections, y a la même valeur. Parce que ce qui se passe au 7ème rayonne sur toute la maison, toute la saison. Parce que si on ne tente pas cela dans un théâtre, ce n’est pas ailleurs qu’on le fera.

Le Camp de base, c’est la programmation du 7ème étage de Saint-Gervais : des spectacles, des performances, des expositions, mais aussi des nuits spéciales. C’est aussi la Chambre du 5ème étage, espace de séjour et de spectacle, en journée comme de nuit. C’est enfin des ateliers et des événements planifiés sur le long terme.

du côté de la Chambre

Vous n'avez pas encore été voir de vos propres yeux la Chambre légendaire du 5ème étage de Saint-Gervais? Deux solutions en journée :

1. Tous les mercredis et jeudis après-midi, Qui vivra Pera ! Philippe Macasdar propose de prendre une demi-heure de votre temps en contrepartie d’une chasse aux trésors mémorable. Dans ses mains, de célèbres objets oubliés dans la Chambre : un revolver, une plume Mont-Blanc, la colleuse d’un appareil Super 8, un bout de moquette ensanglantée… Et les histoires jaillissent !

2. Deux fois avant Noël, le 3 novembre (demain !) et le 13 décembre, Doris Ittig rejoue son monologue d’ouverture de saison, un spectacle taillé sur mesure pour la Chambre, qui plonge dans les coulisses de l’Histoire tout en vous faisant découvrir la saison de Saint-Gervais. À s'en tenir les côtes, bien sûr.