La Lettre de Saint-Gervais
Facebook Facebook

Si cette newsletter ne s'affiche pas correctement, cliquez ici.

L'info au vol


Mémoires blessées, c’est aussi des expositions (Se souvenir pour réinventer l’avenir, plongée dans un demi-siècle d'histoire de l’Albanie, vernissage le 31 janvier), des installations (Majorité silencieuse, inspirée par le combat pour le droit à l’avortement en France, vernissage le 31 janvier), des projections (Dis-leur que j’existe, documentaire sur le destin d’un indépendantiste sahraoui condamné à 30 ans de prison au Maroc).

Première loge


Des artistes arrivent des Comores, d’Albanie, de Hongrie, de France, de Suisse, les salles d’exposition se remplissent de photos et de vidéos, pas de doute, on y est : les dix jours de Mémoires blessées sont sur le point de débuter. Comme il est coutume, la manifestation sera précédée, demain 27 janvier, par la Journée de la mémoire, conçue en deux parties. D’abord la projection de l’un des plus gros succès du cinéma suisse, Die letzte Chance (1945) ; ensuite, une conférence très attendue de l'historien Patrick Boucheron. Parmi les dix événements qui s’échelonneront jusqu’au 10 février, soulignons-en deux, créés par deux auteurs genevois qui nous invitent à marcher dans leurs pas à la rencontre de l’histoire suisse récente (José Lillo, avec Le Rapport Bergier le 31 janvier) et d’un archipel pas si paradisiaque qu’il n’y paraît (Jérôme Richer, qui invite Soeuf Elbadawi pour Obsession(s) – une histoire des Comores le 6 février).


Consultez le programme complet de Mémoires blessées


Billet signé

par Daniel Vuataz

When was the last time you had sex on top of a mountain ?
Panni Néder
8 février


Great sound in the rush
Zoltán Balázs
10 février



« Nous ne sommes pas libres. Nous ne sommes pas entravés non plus. Nous avons été lavés, repassés, mais nous restons optimistes. C’est ça, l’esprit hongrois. »


Panni Néder

Billet Signé

Hongrie, la nouvelle vague à Saint-Gervais

On a beaucoup raconté – à Saint-Gervais dans le cadre d’Ici c’est ailleurs ou dans la presse depuis cinq ou six ans – que le théâtre hongrois traverse une période pour le moins compliquée : coupes dans les subventions, licenciements, virage autoritaire entrepris par un gouvernement de moins en moins enclin à accepter la critique de ses artistes… Dans ce contexte, l’émergence de nouveaux talents indépendants est un gage d’avenir, l’assurance d’une réplique. Après la rencontre d'Ici c'est ailleurs, les deux artistes reviennent à Saint-Gervais. Venez les découvrir. Ils sont tous deux passés par l’Université d’art dramatique et cinématographique de Budapest avant de prendre des chemins différents : la création d’une troupe indépendante à Budapest (le déjà fameux Maladype Theatre) pour Zoltán Balázs (1977) et l’expérience à l’étranger – en l’occurrence Berlin – pour Panni Néder, de dix ans sa cadette. Leurs spectacles, présentés une seule fois chacun à deux jours d’intervalle à Saint-Gervais (8 et 10 février), font vibrer toutes les cordes du théâtre : performance, musique contemporaine, improvisation, danse. C’est en exclusivité à Saint-Gervais, et ça va laisser des traces dans les mémoires.


Fait maison

Mémoires blessées
Festival
31 janvier — 10 février



Conférence
Le travail de la mémoire, la responsabilité de l’historien
Patrick Boucheron
27 janvier — 20h30

Lecture théâtrale en présence de l’auteur
L’un de nous deux
Jean-Noël Jeanneney
2 février — 20h



Consulter le programme au format pdf

En Savoir +
Fait Maison

Deux historiens majeurs sur la scène de Saint-Gervais

Ils créent l’événement à chacune de leur apparition. Difficile d’imaginer plus stimulante compagnie que celle de ces deux historiens français de tout premier plan, invités à Saint-Gervais, chacun pour une soirée, dans le cadre de Mémoires blessées. Patrick Boucheron tout d’abord. L’Histoire mondiale de la France, gigantesque ouvrage qu’il a dirigé et qui vient de paraître le place sous les projecteurs. À Saint-Gervais, le professeur au Collège de France donnera demain (27 janvier) une conférence sur la responsabilité des historiens. Jean-Noël Jeanneney ensuite : ancien président de la Bibliothèque nationale, secrétaire d’État dans les années 1990 et aujourd’hui producteur à France Culture, il vient à Saint-Gervais avec un texte de théâtre. L’un de nous deux, dialogue fictif entre Léon Blum et Georges Mandel lors de leur détention par les Nazis, est un merveilleux exemple de réécriture théâtrale des zones d’ombre de l’histoire. Avec les voix de Michel Cassagne, Armen Godel et Philippe Macasdar.


Hors scène

No Body Is God
Ahmed Belbachir
21 février — 11 mars


« Mieux vaut savoir de quoi tu parles quand tu écris une pièce. Ce sont les tripes qui parlent, il faut aller chercher là où ça fait mal. Moi, c’est comme si j’avais trop d’histoires à raconter. »


Ahmed Belbachir


En Savoir +
Hors Scène

Ahmed Belbachir fait naître une famille au septième étage

C’est une silhouette qu’on ne peut pas manquer. Depuis plusieurs semaines, vous la voyez passer, polie, presque inquiète, d’un étage à l’autre. La majeure partie du temps, elle est au septième étage, en plein travail. Cette silhouette, c’est celle d’Ahmed Belbachir, auteur, comédien et metteur en scène qui a travaillé avec Jacques Weber, Manfred Karge, Matthias Langhoff et d'innombrables autres artistes. La vie d’Ahmed Belbachir regorge de souvenirs, d’aventures, de routes et de déroutes. Né d’un père algérien et d’une mère française, élevé « le cul entre deux cultures », celui qui se définit comme « métis au pays du pedigree » a trouvé dans le théâtre un art salvateur. No Body Is God, la pièce qu’il mûrit depuis trois ans et qu’il répète en ce moment avec Barbara Baker, Véronique Montel, Jean Aloïs Belbachir et Karim Bel Kacem, va chercher dans ce parcours personnel inépuisable. La famille qu’il recompose sur scène est un condensé d’histoires – la grande, les petites. Si on vous dit qu’il s’agit d’une comédie, vous y croyez ? Et si on ajoute qu’elle est mise en scène par Philippe Macasdar ? Rendez-vous le 21 février.


Le programme de Saint-Gervais
Les archives de La Lettre
Abonner un ami
Se désabonner

Facebook Facebook

Pendant ce temps

du côté des résidents de Saint-Gervais

Après Vidy, Karim Bel Kacem présente Mesure pour Mesure à Bonlieu Scène nationale Annecy (1-3 février). Toujours à Bonlieu, Olivier Landau donne, le 31 janvier à 18h30, la suite de sa conférence philosophique sur « La transformation de l’industrie par l’automatisation », à suivre en direct ou en différé ici. À l’Arsenic de Lausanne, Sandrine Kuster et Philippe Macasdar préparent l’acte 2 de leurs journées d’études consacrées aux trajectoires professionnelles théâtrales (« Sortir de l’école, entrer dans le métier », 4 février, inscriptions par courriel jusqu’au 31 janvier). Pour finir, on vous recommande chaudement le spectacle Babel 2.0, récits de requérants d’Asile à Genève, à voir jusqu’au 5 février au Théâtre de la Parfumerie.

Photos: Couverture © DR, Billet signé © DR, Fait maison © DR, Hors scène © I. Meister.