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« Nous sommes tous en partance, amenés à être arrachés de ce que l’on aime, et c’est le point de départ de ma création musicale. » Elina Duni, musicienne native d’Albanie et formée au jazz en Suisse (plusieurs albums chez ECM Records), fait étape à Saint-Gervais pour un concert unique, le mercredi 25 janvier à 20h30.
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Un plateau nu. Une histoire qui commence par la fin. Six personnages au lieu de vingt. « Oubliez les versions d’Ivanov que vous connaissez déjà, avec des faux Russes en costumes d’aristos campagnards, des ours qui se douchent à la vodka en criant “Anna Pétrovna, ma chérie !”… L’Ivanov dont il est question ici est méconnaissable. La raison ? Émilie Charriot ! » Les journalistes de « Vertigo » (RTS) l’ont bien compris : la jeune metteure en scène propose du Tchekhov, mais à sa manière. « Elle a taillé dedans, et elle a raison ! », s’exclame Thierry Sartoretti avant de conclure : « La preuve que l’on peut se saisir d’une pièce de collection mille et une fois jouée, lui offrir un éclairage inédit, et surtout donner l’impression que ça ne se passe pas dans un pays très lointain, à un autre siècle, mais que c’est maintenant, ici, là, devant nous. » Jusqu’au 21 janvier.
Découvrez la critique complète d’Ivanov dans « Vertigo » et le portrait d’Émilie Charriot dans Bolero. |
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Billet signé
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par Daniel Vuataz
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Ivanov
Émilie Charriot
10 — 21 janvier
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« Émilie Charriot prend le temps de choisir ses acteurs, ils sont là parce que ce sont eux, et ils sont irremplaçables. S’il est question de solitude, les acteurs ne forment pas moins qu’un seul corps. »
Carnet d’Art
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« Le théâtre, c’est un peu plus que la vie »
La scène a lieu mardi soir, quelques heures avant la première d’Ivanov à Saint-Gervais. La grande salle est presque entièrement plongée dans le noir. Debout à l’avant-scène, à moitié dans le faisceau tranchant d’un unique projecteur, Émilie Charriot s’adresse une dernière fois à ses six comédiens. On ne perçoit pas tous les visages, mais pour le son, ça donne à peu près cela : « En vous voyant répéter, j’ai réalisé que je ne mettais pas seulement en scène Ivanov, mais bien six personnages, six univers à part entière. Vous avez encore gagné en organicité. Durant deux semaines, nous allons avoir la chance de jouer tous les soirs. Le public croit venir voir un drame ? Commencez par le faire rire ! Amenez-le quelque part, puis déroutez-le. Retournez-le comme un steak. Vos personnages sont prêts à exploser, ils ont des secrets… Soyez nuancés, survoltés. Vous êtes des bêtes de scène de toute façon ! Le théâtre, comme l’a dit quelqu’un d’autre, c’est un peu plus que la vie. » |
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Hors scène
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Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité
27 janvier 2017
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18h – Projection
Die letzte Chance (Leopold Lindtberg, 1945)
20h30 – Conférence
Travail de la mémoire, responsabilité de l'historien
(Patrick Boucheron, professeur au Collège de France)
« Quelle que soit la situation, il n’existe pas d’exemple historique où le pire dure éternellement. »
Patrick Boucheron, Comment se révolter ? (2016)
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Le 27 janvier, c’est la Journée de la mémoire
C’est peut-être l’historien français le plus en vue du moment. L’Histoire mondiale de la France, gigantesque ouvrage qu’il a dirigé et qui paraît ce jeudi (éd. Seuil), le place sous les projecteurs – sans parler de ses chroniques dans Le Monde, de son précédent livre Comment se révolter ? ou de sa leçon inaugurale au Collège de France fin 2015. On veut bien sûr parler de Patrick Boucheron. L’historien est l’invité de prestige de Saint-Gervais à l’occasion de la Journée de la mémoire, le 27 janvier. Une conférence à ne manquer sous aucun prétexte.
La soirée débutera par la projection d’un film mythique du cinéma suisse : Die letzte Chance de Leopold Lindtberg. Tourné en pleine Seconde Guerre mondiale et présenté lors de la première édition du festival de Cannes, en 1946 (où il remporta le Grand Prix), il « interroge à chaud la question des réfugiés et la politique d’asile de la Suisse durant le conflit » (Memoriav). Un film qui, septante ans après sa réalisation, garde toute sa puissance de témoignage. |
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Photos: Couverture © DR, Billet signé © Marta Panzeri, Fait maison © DR, Hors scène © DR.
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