Il y a tout juste un mois, nous avions laissé la Compagnie Kokodyniack à Carouge sur le tracé de cette Ligne qui leur sert de fil rouge. Où en est le projet ? L’équipe est de retour pour une nouvelle phase de terrain. Au fil des rencontres suscitées par la Ligne, la matière première du spectacle, à savoir les histoires des habitants de la ville, s’accumule dans leurs carnets et dans leurs enregistreurs. Déjà une quinzaine d’entretiens et des centaines de pages de retranscription ! Ces derniers jours, l’équipe s’est rendue dans une gorge forestière près de Collex pour photographier le ruban rouge qui matérialise la Ligne, a interviewé une dame qui vit à l’extrémité de la piste d’atterrissage et a poursuivi ses repérages dans le quartier de l’ONU. Aujourd’hui, elle lance une opération de financement participatif We Make It. Le but ? Récolter les 7’000 francs nécessaires à la réalisation d’une exposition qui regroupera toutes les photos de la Ligne. Des scènes qui montrent Genève comme vous ne l’avez jamais vue. Allez voir, faites-vous une idée et contribuez à l’aventure !

We Make It ! Apportez votre contribution à La Ligne

Le Bâtiment des Forces Motrices fait danser ses lumières dans le Rhône. Sur les quais, les arbres disparaissent dans la nuit et les lampadaires s’allument. Au milieu de cette scène genevoise, un ruban rouge attire l’œil. Autour, les passants s’arrêtent, intrigués par l’apparition de ce trait d’union rouge dans leur ville. Cette photographie, tout comme la vingtaine d’autres réalisées par Alban Kakulya, relève de la prouesse technique, de la poésie urbaine et synthétise l’esprit du projet La Ligne : tendre un fil dans la ville pour aller à la rencontre des gens et récolter leurs histoires. Trop belles pour rester du « matériel de terrain », ces photos seront rassemblées lors d’une exposition montée en parallèle du spectacle. Pour financer les tirages et l’accrochage, la compagnie Kokodyniack lance une campagne en ligne, via le site de crowdfunding We Make It. Qui dit financement participatif dit contreparties ! En aidant l’expo à se concrétiser, vous repartez avec des places de théâtre, des tirages limités des photos, des invitations à des répétitions, d’autres cadeaux personnalisés. Il reste une vingtaine de jours pour réunir les 7’000 francs. La Ligne compte sur vous.

Alban Kakulya, l’œil et la plume

Qui sont les Kokodyniack derrière La Ligne ? Après Jean-Baptiste Roybon, découvrez aujourd’hui le profil d’Alban Kakulya, photographe de l’équipe. Impliqué dans l’écriture du projet et dans ses phases d’investigation sur le terrain, Alban signe notamment les photos sur lesquelles on voit la Ligne se matérialiser partout dans Genève. Né en 1971, Alban a un triple profil : photographique, journalistique et cinématographique. Formé en Suisse et à New York, il a publié des reportages dans The Economist, The Guardian ou Le Courrier International. Pour la radio, il s’est rendu en Côte d’Ivoire, au Panama, au Groenland. Chef opérateur et scénariste, il a signé des documentaires scientifiques pour l’EPFL diffusés sur la RTS et ARTE. Deux livres témoignent de son intérêt pour la géopolitique européenne : East of a New Eden avec Yann Mingard, qui documente l’élargissement de l’Union européenne et de ses frontières extérieures, et Taking Land, travail de recherche sur la sécurité environnementale en Crimée pour le compte de Zoi Environment Network. Son scénario Diomède, écrit avec Sophie Tirabosco, a été récemment retenu par la Maison des Scénaristes pour être présenté au Festival de Cannes.

De la rue genevoise à la salle de théâtre :
la méthode Kokodyniack

Il y a des coïncidences trop belles pour être vraies. Journaliste et critique de théâtre à La Tribune de Genève, Katia Berger a récemment découvert que La Ligne passait très exactement par la porte de son appartement genevois, coupant sa cuisine en deux pour ressortir par la fenêtre. Ni une ni deux, elle a décidé de rencontrer l’équipe. L’interview de Jean-Baptiste Roybon, publié dans La Tribune de Genève, permet de récapituler la « méthode Kokodyniack » et de lever le voile sur un mystère : en quoi consistera La Ligne, version pièce de théâtre ?

Jean-Baptiste Roybon : « Nous avons cheminé à pied le long de la Ligne. À chaque étape, nous avons sonné chez les gens, d’autres sont venus à notre rencontre. Nous leur avons demandé, via des interviews, en quoi ils étaient concernés par le parcours de cette Ligne concrète et poétique qui venait frapper à leur porte et libérer leur parole. (…) Des presque 1000 pages d’entretiens retranscrits que nous aurons accumulées, nous en garderons une cinquantaine en vue d’un travail scénique réparti entre trois comédiens, dont moi. Notre approche reposant principalement sur la notion d’oralité, nous utilisons des logiciels qui nous permettent de transcrire à l’aide de signes de ponctuation chaque imperfection, bégaiement, suspension ou hésitation dans l’expression verbale des intervenants. Une fois qu’on a cette partition très précise en main, on oublie l’enregistrement pour rester au plus près de nous-mêmes dans la restitution de la parole d’autrui. Jusqu’à découvrir que la langue constitue pour une large part la substance des individus. »

La Ligne sur We Make It
Le site de la Cie Kokodyniack
La Ligne sur Facebook
Le tracé de la Ligne sur Tour Builder
La Ligne sur le site de Saint-Gervais