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Poète et essayiste genevois aussi attachant que trop méconnu, auteur d’une œuvre qui doit autant au surréalisme qu’à Bob Dylan (dont l’inénarrable Watt Mer, monté à Saint-Gervais en 2006 par André Steiger), Alain-Pierre Pillet (1947-2009) est à l’honneur d’une soirée spéciale, ce jeudi 6 octobre de 19h30 à 22h. Programme détaillé ici.
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Avez-vous goûté au spectacle Avec les dents, exploration fascinante et raffinée de notre rapport à la nourriture, proposée par Jean-Louis Johannides et Vincent Coppey « avec une grâce éclectique qui n’est pas sans rappeler le découpage filmique d’un Jean-Luc Godard » (Tribune de Genève) ? C’est élégant à souhait, et c’est à l’affiche jusqu’au 8 octobre. Dès le 11 octobre, changement de décor, la maison prend des airs de tour de Babel. Des représentants de la scène hongroise, un réfugié irakien qui raconte son histoire en dansant, des inconnus photographiés lors du forum social de Montréal, un artiste du Caire qui travaille avec des migrants, des designers engagés aux quatre coins du globe, des Sahraouis passionnés de cinéma, une foule écrivains liés à Genève pour le pire et le meilleur : tous convergent pour Ici c’est ailleurs, quatre jours de spectacles, d'expositions et de rencontres autour de la création et de la migration.
Voir le programme complet d’Ici c’est ailleurs
Lire l’interview de Jean-Louis Johannides au sujet d’Avec les dents sur leprogramme.ch
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Billet signé
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par Daniel Vuataz
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Jutyar
Mickaël Phelippeau, Jutyar Ali
Soirée d’ouverture d'Ici c’est ailleurs,
Saint-Gervais Genève Le Théâtre invite le far° Nyon
11 octobre
Ici c'est ailleurs
Création et migration
11 — 14 octobre
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Des chiffres de l'immigration aux planches de Saint-Gervais
Il y a des statistiques qui étonnent. Saviez-vous que la proportion de la population étrangère résidant à Genève, qui avoisine les 40%, est identique à celle d’il y a cent ans ? C’est-à-dire l’époque à laquelle un certain Borges se réfugiait à Genève pour fuir la guerre… Aujourd’hui, la guerre est ailleurs. Par exemple en Irak, pays d’origine de 171 requérants arrivés en 2015 à Genève au même titre que 2’000 autres réfugiés. Eux-mêmes compris dans les 20’000 ressortissants étrangers qui se sont établis, rien que cette année-là, dans le canton. Le problème avec les chiffres, c’est qu’ils n’ont pas de visage. Lorsque Jutyar Ali, l’un de ces 171 requérants, se mettra à danser sur la scène de Saint-Gervais en ouverture du festival Ici c’est ailleurs pour raconter la trajectoire qui l’a conduit du Kurdistan irakien à Genève, c’est un chiffre qui prendra corps devant nous, un visage pour cette population dont le seul point commun est de ne pas posséder de passeport suisse. Mais qui vit, agit, interagit, travaille, crée ici, il y a un siècle comme aujourd’hui.
Jutyar a été créé en août 2016 dans le cadre du festival far° à Nyon.
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Des nouvelles fraîches du théâtre hongrois
Elle est née en 1987 à Budapest, elle est comédienne et metteure en scène et elle incarne cette génération d’artistes qui n’a jamais connu l’époque soviétique mais doit composer avec les dérives autoritaires et populistes du gouvernement Orbán. Avant de poser ses valises à Genève dans le cadre d’Ici c’est ailleurs, Panni Néder répond à trois questions.
À quoi ressemble la scène théâtrale hongroise aujourd’hui ?
Panni Néder : Imaginez un vieil homme assis sur une boîte de conserve contenant un petit poisson rouge – des fourmis tentent de grimper sur la boîte de conserve –, puis imaginez que tout le monde se trouve en fait à l’intérieur d’une autre boîte de conserve, immense. Mais que personne ne s’en rend compte…
Qu’est-ce qui vous pousse à créer ?
Les problématiques sociales, politiques, individuelles. Je cherche à créer de vraies connections. Dans mon théâtre, tout commence par l’intime. Je crois profondément à l’art comme révélateur de nos responsabilités, personnelles et sociales.
Que connaissez-vous du théâtre en Suisse ?
Je ne connais que le travail de Thom Luz. C’est un merveilleux créateur — honte à moi de ne pas connaître d’autres artistes ou compagnies, mais je vais m’y mettre durant Ici c’est ailleurs, promis !
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Hors scène
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Écrire Genève
Lecture théâtrale, conférence
avec Jean-Luc Bideau, Dominique Favre-Bulle,
Philippe Macasdar, Ruedi Baur, Bertrand Lévy et Karelle Ménine
13 octobre
Ici c'est ailleurs
Création et migration
11 — 14 octobre
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Jean-Luc Bideau pour « écrire Genève »
Quel est le point commun entre Isabelle Eberhardt, Jorge Luis Borges, Fiodor Dostoïevski, August Strindberg et Rosa Regás ? Primo, ce sont des écrivains d’ampleur mondiale. Et deuxio, ils se sont tous retrouvés ici, à Genève, à un moment de leur vie. Une soirée du festival Ici c’est ailleurs veut faire (re)découvrir, le 13 octobre prochain, cette histoire folle et méconnue qui unit, depuis des siècles, Genève à la littérature. Et qui a-t-on le bonheur de recevoir à Saint-Gervais pour incarner les textes de ces dizaines d’auteurs venus un jour dans la ville, que ce soit en tant que réfugiés politiques, touristes (in)fortunés ou artistes de passage ? Quelqu’un qui, en quelque sorte, a fait le chemin inverse : Jean-Luc Bideau. Si le comédien a d’abord fui sa Genève natale pour bâtir son immense carrière, et si la Suisse relève plutôt du « hasard » dans sa trajectoire, c'est bien ici qu'il vit et travaille aujourd'hui. Venir écouter Bideau, accompagné par la grande comédienne Dominique Favre-Bulle, dire les mots de celles et ceux qui ont contribué à Écrire Genève, c’est ressentir toute la richesse et les contradictions des grandes histoires d’amour.
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Photos: Couverture © DR, Billet signé © Arya Dil, Fait maison © DR, Hors scène © DR.
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