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Envie de bouffer du théâtre ? De mordre la saison à pleine bouche ? La programmation 2016-2017 de Saint-Gervais a du goût, du nerf et du croquant. C’est d’ailleurs exactement le sujet d’Avec les dents, premier spectacle à venir dès le 20 septembre : manger. Mais manger quoi ? Manger comment ? Manger où ? « Dans notre société de consommation, il est de plus en plus difficile d’avoir un rapport direct avec ce que l’on consomme », affirment Jean-Louis Johannides et Vincent Coppey, les deux cerveaux derrière cette pièce drôle et troublante. À Saint-Gervais, tout est fait pour que ce lien entre « consommateurs » et « spectacles consommés » soit aussi direct que possible. En vous priant d’entendre ce mot, « consommer », selon sa plus belle définition : comme on consomme un mariage.
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Le paradoxe Avec les dents
Je me suis un peu renseigné sur les dents. C’est vrai qu’à part les dentistes et quelques paléontologues, personne ne connaît véritablement la vie cachée de ces 28 (ou 32) bouts de nerf, de pulpe et d’émail que nous bichonnons, blanchissons et alignons quotidiennement dans nos plus beaux sourires. Une dent, à la base, ça sert à déchirer, broyer, mastiquer. Faciliter l’absorption de nourriture, donc. Mais pour quelle raison (évolutive ? métaphysique ?) a-t-il fallu que les dents se trouvent dans la bouche, c’est-à-dire dans l’orifice qui nous sert à manger mais aussi à parler ? J’ai réfléchi à la question, et je me suis dit que ma culpabilité, quand je tombe sur les dernières vidéos de porcheries vaudoises en mangeant une saucisse, doit forcément venir de là : l’organe par lequel je me nourris me permet également de formuler des pensées. Dont des pensées contradictoires au sujet de ma façon de me nourrir… Connaître les faits, se sentir (peut-être) coupable, et pourtant continuer. Voilà le paradoxe au centre d’Avec les dents.
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Genève sur toute la ligne
S’il y a un spectacle, cette année, dont vous entendrez souvent parler, c’est bien celui-là. Deux mots magiques, comme une direction à suivre, un pont suspendu, une invitation à la pêche, à la trouvaille : La Ligne. Le collectif derrière cette excitante idée, armé d’un mode opératoire bien rôdé (voyez ce qu’ils ont fait à La Manufacture ou aux Halles de Sierre) a bossé tout l’été. Résultat ? Une ligne – immatérielle mais bien réelle – pour travailler Genève au corps. Concrètement, la Ligne surgit dans la campagne genevoise, frôle les conduits souterrains de l’accélérateur de particules du LHC, tranche le bout de la piste d’atterrissage de Cointrin, traverse des ambassades, entre dans les Grottes et Saint-Gervais, ressort de l’autre côté du Rhône, épouse parfaitement la diagonale de Plainpalais, survole Carouge, disparaît dans les forêts escarpées du Salève… Pour Jean-Baptiste Roybon et son équipe, la première partie du projet a débuté sur le terrain. Avant de revenir, les bras chargés de rencontres, dans le théâtre pour un spectacle programmé au printemps prochain. Restez branchés, suivez La Ligne !
Ps. Si vous pensez que l'image ci-dessus est un montage Photoshop, allez plutôt voir les coulisses de la prise de vue, ça risque de vous surprendre...
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Création et migration : Ici c'est ailleurs
Georges Haldas, qui était un écrivain-poète-traducteur genevois d’origine grecque, et qui savait donc de quoi il parlait, a dit un jour de Genève qu’elle est une « petite ville qui porte tout le monde ». Voilà ce que Saint-Gervais s’apprête à vérifier, quatre jours durant, du 11 au 14 octobre prochains. Pour comprendre comment cette ville, réputée terre d’accueil historique, haut lieu de l’international et carrefour des langues, interagit vraiment avec ses « étrangers » (notamment en ce qui concerne le rapport création-migration), la programmation d’Ici c’est ailleurs a lancé son appel loin à la ronde. Un réalisateur-photographe qui écume les grands événements sociaux et culturels internationaux, un Kurde d’Irak qui danse sur les bords du Léman, des acteurs de la scène hongroise, un artiste engagé du Caire, des jeunes designers du Brésil, de France, d’Italie, de Grèce, du Liban et de Suisse : tous vous attendent ici, à Genève. Il paraît même que Rosa Regàs, Robert Musil, Victor Hugo ou Isabelle Eberhardt pourraient bien faire une apparition remarquée dans cette ville qui les a vus écrire…
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Photos: Couverture © DR, Billet signé © DR, Fait maison © Alban Kakulya pour la Cie Kokodyniack, Hors scène © CIVIC DESIGN / Julie Schneider / HEAD – Genève / Civic city.
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