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La Lettre
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La manifestation Ici c’est ailleurs bat son plein. Mardi soir, l’écrivain Max Lobe a ouvert ces quatre jours placés sous le signe de la migration et de la création. L’actualité européenne fait évidemment partie des débats. « À chaque naufrage de grande ampleur, lorsque plusieurs centaines de migrants meurent d’un coup, on écrit des articles de journaux et parfois des romans, on tourne des reportages, on se retrouve dans des palaces somptueux, et puis on décide de ne rien décider » déclarait récemment le jeune auteur camerounais dans une tribune parue dans Le Monde et Le Temps. A Saint-Gervais, on a pris l'initiative d'accueillir les différents protagonistes, artistes et citoyens d’une ville plus que jamais concernée par le sujet. Tenir ce rassemblement dans un lieu de création, envisager des solutions concrètes au travers de l'art : voilà la force et le caractère inédit d'Ici c'est ailleurs.

Consultez le programme des deux dernières soirées d’Ici c’est ailleurs : jeudi 15 et vendredi 16 octobre.

Écoutez Philippe Macasdar présenter la manifestation au micro de Léman Bleu.

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L’exposition Fragments consacrée au génocide des Arméniens dans les pages de la presse suisse se poursuit. Ce soir (jeudi) à 19h, on renverse la perspective : deux responsables de journaux arméniens viennent discuter en public de l’état de « La presse arménienne en Turquie actuelle ». Entrée libre !

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par Daniel Vuataz
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Les migrants sont les aventuriers du XXIe siècle

Ce jeudi soir 15 octobre, à 18h30, un film sera projeté dans le cadre de la manifestation Ici c’est ailleurs. En guise de caméra, un téléphone portable. Devant l’objectif, un groupe de migrants subsahariens préparant leur traversée du détroit de Gibraltar. Derrière la caméra, l’un d’entre eux, Omar. L’artiste qui a initié ce projet extraordinaire à la croisée du documentaire et de la performance, c’est Malik Nejmi. L’artiste franco-marocain nous révèle les coulisses de la création de La mer ne nous accroche pas.

La Lettre : Malik Nejmi, vous vous définissez comme un artiste en « immigration research ». Qu’est-ce que cela signifie, exactement?

Malik Nejmi : Il s’agit de recherches sur la question migratoire qui je crois, depuis les événements de 2005 à Ceuta et Melilla, bouleversent l’ordre du monde. D’autre part, j’ai toujours été traversé par la violence de l’immigration. Au travers de mon rapport à mon père marocain ou d’échanges avec d’autres communautés, j’ai vite compris que ce que l’on appelle « intégration » était une fausse route…

Lire la suite de l’interview de Malik Nejmi

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Jeudi 15 octobre 2015, 18h30
« Comment raconter les migrations contemporaines ? »
Projection du film La mer ne nous accroche pas. Avec la participation de Malik Nejmi, Sophie Bava et Philippe Macasdar.

20h30
« Au coté des migrants : quelles formes d’engagement ? »
Discussion avec Yaovi Mawussi Bossa, Patrick Mohr, Pilar Ayuso, Nicolas Roguet, Valentine Sergo et Christiane Perregaux.
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Oui, nous reprendrons bien un peu de liberté !

Dans moins de deux semaines, le « chef de troupe » Jean-Louis Hourdin crée à Saint-Gervais un spectacle qui fera date : Vous reprendrez bien un peu de liberté... ou comment ne pas pleurer ?. Comme à la fête foraine, on aura droit à deux tours de manège puisque la pièce mettra en regard deux textes. Le premier appartient au répertoire théâtral (L’île des esclaves de Marivaux), alors que le second est l’adaptation du livre de la journaliste et militante canadienne Naomi Klein, La stratégie du choc, qui décortique en 700 pages les méthodes de récupération économique de catastrophes politiques ou climatiques

prônée par la branche hardcore du capitalisme américain. Des méthodes sordides qui ont notamment mené à l’épuration sociale de certains quartiers de la Nouvelle Orléans après l’ouragan de 2005.

L’actualité brulante remet d'ailleurs Naomi Klein sous le feu des projecteurs : elle vient de lancer à Toronto un « manifeste du grand bon vers l’avant » en faveur de plus de justice sociale et d’économie verte. En un mois, près de 30’000 personnes l’ont déjà signé. Oui, cher Jean-Louis Hourdin, nous reprendrons bien un peu de liberté !

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« Regarde-moi et dis-moi qui je suis. Car ce n’est pas écrit sur mon front »

Les photos sont accrochées à hauteur de ton regard. Des femmes. Uniquement des femmes. Il y en a une qui ressemble à ta prof de quatrième, elle te sourit. La suivante, tu la connais, c’est une politicienne verte de la région. Elle porte le foulard mais elle n’a pas du tout l’air musulmane. Tu t’arrêtes, en flagrant délit : l’air musulmane ?

Tu repenses à une discussion entre deux amies, l’autre jour, au sujet des milliers de personnes arrivées récemment de Syrie : « Oui, ce sont pour la plupart des gens bien éduqués, ils seront utiles pour notre économie, mais il y a tellement de femmes et d’enfants… les femmes, ce sont les plus difficiles à intégrer. » Tu

réfléchis au mot « intégrer », tu le mets en rapport avec celui d’« intégrisme », tu songes à la prétendue incompatibilité entre la société démocratique occidentale et la confession de ces personnes, aux signes extérieurs d’appartenance, à la place des femmes dans ton entourage.

Tu regardes à nouveau les photos. A présent, les cinquante-quatre femmes te dévisagent et te disent : « Viens, reste, fixe-moi dans les yeux, sonde mon âme et dis-moi qui je suis, ce que je suis vraiment. Parce que ce n’est pas écrit sur mon front. »

Sortir du livre de l’exposition le 23 octobre (éd. Favre). www.faceaelle.ch

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Pendant ce temps...

… Pierre Mifsud donne plusieurs épisodes de sa fameuse Conférence de choses conçue avec François Gremaud et la 2b company : quatre fois à Lugano au Festival International de Théâtre (17-18 octobre, deux épisodes par soir) et une fois à Orbe au Théâtre de la Tournelle (30 octobre).

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Crédits photos :
Première loge © Isabelle Meister, Billet signé © Malik Nejmi,
Fait maison © Vincent Arbelet, Hors scène © Denis Ponté