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Un renversement est-il toujours possible ? C’est la question qui occupe Saint-Gervais en ce moment. Dans le contexte humanitaire et politique européen de 2015, chercheurs et artistes d’ailleurs convergent ici dès mardi pour quatre jours de rencontres publiques sous le signe de la migration et de la création. En novembre, toujours dans l’idée d’ausculter les potentiels et paradoxes de la Genève « multiculturelle », une exposition du photographe Denis Ponté (Face à elle) s’attelle à briser un cliché : celui entourant les femmes musulmanes. Dans l’intervalle, Hourdin ourdit son dernier choc théâtral qui aura la saveur de l’utopie sociale confrontée à la violence de l’ogre néolibéral : Vous reprendrez bien un peu de liberté sera montré en Première à Saint-Gervais. Sans oublier l’expo-événement Fragments, consacrée au génocide des Arméniens, qui se poursuit avec une conférence historique ce soir et une discussion en prise avec l'actualité jeudi prochain.
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« Lui, Valerio Scamuffa, tient ses tripes sanguinolentes dans les mains; elle, Julia Perazzini, est transpercée par une tige de bambou qui lui ensanglante la gueule. Mais qu’on ne prenne pas peur, cette facétie gore n’est que l’enveloppe d’une démonstration aussi brillante qu’humoristique » (La Tribune de Genève). Retalk, c’est jusqu’à samedi ! |
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par Daniel Vuataz
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Que verra-t-on durant les quatre jours d’Ici c’est ailleurs ?
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Au moment où était lancée l’idée d’une manifestation autour des liens qu'entretiennent création et migration, on ne pouvait pas imaginer que la question migratoire deviendrait aussi urgente et dramatique. Aujourd'hui, l'Europe vit sa plus grande crise humanitaire et politique depuis la Seconde Guerre mondiale. Que pouvons-nous attendre des quatre jours de réflexions, débats et spectacles à venir ? En posant la question du rôle de l’art et des artistes dans cette situation, ainsi que la question de l’impact qu'ont ces bouleversements sur les artistes eux-mêmes, Saint-Gervais désire faire de Genève un laboratoire du vivre et du créer ensemble.
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Huit événements s’échelonneront sur quatre soirs, du mardi 13 au jeudi 16 octobre, avec entre autres : l’ouverture de la manifestation par l’écrivain Max Lobe, un atelier choral en compagnie de Salam Yousry, un duplex avec l’Afrique et l’Amérique en compagnie de notre résidente Zoé Cadotsch pour son projet de récoltes d’anecdotes, une rencontre exceptionnelle avec quatre artistes syriens, une traversée de la Méditerranée filmée au téléphone portable par un jeune migrant, une soirée slam d’autres débats et rencontres… Consultez plutôt le programme complet et migrez tous ensemble vers Saint-Gervais !
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« L’influence de la migration sur la création a toujours existé »
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Dans quelle mesure la migration influence-t-elle (ou non) la création, et inversement ? C’est l’une des questions à laquelle les intervenants et artistes de la manifestation Ici c’est ailleurs tenteront de répondre. Valentine Sergo, auteure et metteure en scène du spectacle Au bord du monde, apporte ses premiers éléments.
« Je crois que l’influence de la migration sur la création a toujours existé, depuis les Grecs et les Romains et même avant. Molière parlait italien, Léonard de Vinci peignait en France, les Grecs ont construit jusqu’en Syrie, la culture arabe se retrouve dans l’architecture du sud de l’Espagne… Pour moi, faire ces ponts artistiques entre les cultures va au-delà de la création d’un spectacle, d’un évènement artistique. Il faut avant tout apprendre à regarder le monde avec d’autres points de vue.
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C’est pour cela que j’aime les petits projets, mais de longue haleine, avec beaucoup moins d’éclat médiatique mais plus de profondeur et de réalité. La rencontre véritable, avec ses frottements, difficultés, extases, ras-le-bol, joies, découragements, persévérance, foi, enthousiasme, peut se faire. La rencontre humaine, quoi. »
Pour aller plus loin : Valentine Sergo vous recommande la vidéo d’Achille Mbembe, « un philosophe qui m’a vraiment interpellée par la finesse de sa réflexion ».
Valentine Sergo prendra part à la soirée du jeudi 15 octobre, Au côté des migrants : quelles formes d’engagement ? (20h30), avec Yaovi Mawussi Bossa, Patrick Mohr, Pilar Ayuso, Nicolas Roguet et Christiane Perregaux.
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Marivaux versus Naomi Klein, c’est pour bientôt !
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D’un côté, L’île des esclaves, comédie de Marivaux racontant comment, en arrivant sur une île occupée par des anciens esclaves, des maîtres voient leurs privilèges ébranlés… De l’autre, La stratégie du choc, un pavé journalistique jeté dans la marre du « capitalisme de l’École de Chicago » par Naomi Klein en 2007. Au centre, Jean-Louis Hourdin pour orchestrer ce clash des époques, des genres, des idées. Avec la même question : un renversement est-il toujours possible ? Extraits choisis.
« Vous avez été leurs maîtres, et vous avez mal agi ; ils sont devenus les vôtres et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. (…) Nous
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vous jetons dans l’esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu’on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l’avoir été » (Marivaux, L’île des esclaves, 1725).
« Je ne dis pas que les régimes capitalistes sont par nature violent. (…) Le capitalisme prôné par l’École de Chicago a effectivement un point commun avec d’autres idéologies dangereuses : la recherche d’une pureté inaccessible, d’une table rase à partir de laquelle bâtir une société modèle entièrement revue et corrigée » (Naomi Klein, La stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre, 2007).
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… du côté des résidents de Saint-Gervais : Zoé Cadotsch participe à la manifestation Ici c’est ailleurs avec son projet de Centre International d’Archivage d’Anecdotes (CIAA). Au programme du mercredi 14 octobre (18h30): un Skype-conférence avec l’Afrique, l’Amérique du Sud et les États-Unis, où les correspondants de Zoé rassemblent des anecdotes à son intention. Avec la participation de Karine Abiven, maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne.
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Crédits photos :
Première loge © Laurent Nicolas,
Billet signé © DR,
Fait maison © Isabelle Meister,
Hors scène © Drica Veloso
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