P lace à Rodrigo García ! La semaine prochaine, du mardi 11 au samedi 15 novembre, la grande scène de Saint-Gervais devient le décor d'un spectacle hors du commun : Daisy. Si le créateur hispano-argentin a surtout fait parler de lui, dernièrement, comme nouveau directeur du Théâtre des Treize-Vents (officiellement rebaptisé « Humain Trop Humain Centre

Dramatique National de Montpellier »), c'est en tant qu'artiste qu'il revient à Genève, là où la plupart de ses créations ont été montrées depuis 1997. García, qui mêle allégrement art plastique, vidéo, danse, performance, texte et animaux sur scène, sait que « le théâtre qui m'intéresse est difficile à cataloguer ». Ça tombe bien, le public de Saint-Gervais aussi ! Rendez-vous mardi prochain…

par Daniel Vuataz

– 800 grosses blattes d'Argentine (Blaptica dubia) d'environ 4 cm
– 90 escargots moyens de production locale
– 30 litres de terreau
– 500 grammes de carottes
– ½ litre d'huile d'olive
– ½ litre de vinaigre balsamique
– 15 kilos de tomates grappes
– 20 salades fraîches
– 6 bouteilles de bière Heineken
– 10 cheeseburgers, 10 moyennes frites, 25 sauces ketchup (de chez McDonald's)
– 5 bouteilles de cidre
Une recette hispano-argentine typique ? La liste de courses pour les tapas de la nouvelle équipe du café-restaurant La Réplic ? Vous n'y êtes pas… Mélangez tout ça sur le plateau d'un théâtre avec une moto, une tortue dans un aquarium, deux chiens, un quatuor à cordes, un fauteuil-boule en plexi, une bibliothèque, des écrans géants et deux acteurs formidables (Gonzalo Cunill et Juan Loriente), et vous obtenez… la nouvelle pièce de Rodrigo García, Daisy, à déguster la semaine prochaine dans la grande salle de Saint-Gervais.

P our une maison aussi vaste – neuf étages, trois salles de spectacle, une salle de projection, des couloirs à n'en plus finir – le manque était incongru : pas de véritable lieu où se retrouver avant ou après les représentations, pas de stamm pour refaire le monde, pas de restaurant pour partager un repas de midi entre amis, visiteurs, collègues… La lacune est enfin comblée !
Ouvert six jours sur sept de 7h30 à tard dans la nuit, disposant de 50 places assises réparties en grandes tables cordiales sur 200 mètres carrés, muni d'une terrasse à faire pâlir d'envie tous les cafés à la ronde, La Réplic est appelé à devenir un lieu qui compte sur la carte des arts culinaires et scéniques genevois. Au fourneaux : Raffaele Fruttaldo, enfant de Saint-Gervais, amoureux de la cuisine et des arts. Son sens de l'accueil méditerranéen se fera à coup sûr sentir, que ce soit dans les différentes formules de petit déjeuner, les trois plats du jour que le chef et son équipe proposeront tous les midis, le copieux buffet d'entrées ou encore la foule de tapas qui garniront les comptoirs chaque soir. Un lieu pour tout le monde ! Inauguration officielle mardi 11 novembre à 21h, juste après la Première de Rodrigo García.

D ebout sur le parvis du Temple de Saint-Gervais, à 15h ce samedi 1er novembre, ils sont une quarantaine de curieux à s'amasser autour de Philippe Macasdar. Petit panier d'osier au bras contenant une « courge comestible » (vestige de l'Halloween de la veille), le directeur se plaît à commencer la visite guidée de son théâtre depuis l'extérieur. Le trafic de la rue Terreaux-du-Temple enjoint les participants à se rapprocher du guide : « Vous en conviendrez, depuis ici, le bâtiment ne ressemble pas tellement à un théâtre. Mais à l'intérieur, vous le verrez, ce sont neuf étages véritablement dédiés à la création ! »
Parmi les badauds, trois espions infiltrés prennent des notes et posent des questions. C'est que la fête du théâtre bat son plein dans toute la ville. L'occasion est trop belle de donner la parole au public. Les questions sont aussi simples qu'insondables. A quoi le théâtre sert-il ? Est-il nécessaire ? Que recherchez-vous en allant voir une pièce ? Quelle place le théâtre occupe-t-il dans vos vies ? Quarante perles à découvrir ici, pour avancer et réfléchir ensemble.

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