La Lettre de Saint-Gervais
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L'info au vol


La profession pleure Jean-Michel Broillet, scénographe, éclairagiste et directeur technique « connu comme le loup blanc », décédé brutalement samedi à l’âge de 68 ans. Son implication auprès de dizaines d’artistes et de compagnies parmi les plus réputées a marqué les quarante dernières années de la scène romande. « La sentinelle de tant de nos nuits s’en est allée », réagit Le Temps. « Spectateurs et professionnels garderont tous en mémoire sa dégaine d’ours, son œil perçant, son charisme ténébreux, sa parole exacte, et sa crinière blanche » conclut La Tribune de Genève.

Première loge


Regardez les oiseaux ! Il y a ceux qui peuplent les tours du « Pigeonnier », banlieue française où se situe l’action de 23 rue Couperin, la toute nouvelle création de Karim Bel Kacem, qui invite un orchestre réputé (l’Ensemble Ictus) et l’un des meilleurs pianistes contemporains (Alain Franco) à partager la scène avec lui (dès le 30 mai). Il y a les drôles d’oiseaux de théâtre, noirs et blancs, photographiés par Jean Mohr durant près de dix ans, épinglés aux murs du 1er étage et parmi lesquels virevoltent Claude-Inga Barbey et Doris Ittig dans Femme sauvée par un tableau (jusqu’au 27 mai). Et il y a surtout La Ligne, ce « portrait de Genève en nuée d’oiseaux », fabuleux « poème scénique » imaginé par la Compagnie Kokodyniack : une ville racontée par ses habitants « sur une corde allant de je à ils en passant par tout le dégradé des pronoms » (La Tribune de Genève). Trois créations, trois univers, trois spectacles à découvrir à tire-d’aile.


Découvrez la critique de La Ligne en Une de La Tribune de Genève et le portrait de Femme sauvée par un tableau dans Le Matin Dimanche


Billet signé

par Daniel Vuataz

La Ligne
Jean-Baptiste Roybon
Compagnie Kokodyniack
9 — 20 mai



« Quand on écoute quelqu’un, on entend soixante pour cent et il y a quarante pour cent qu’on loupe. Mais quand on enregistre et qu’on décortique tout, il y a une langue incroyable. »


Jean-Baptiste Roybon, sur Radio Vostok

En Savoir +
Billet Signé

Trois excellentes raisons de venir voir La Ligne, spectacle poétique et théâtre de l’oralité

Une ville racontée par ses habitants. La somme de toutes nos petites histoires individuelles nouées dans une grande épopée humaine. Voici trois raisons de venir absolument voir La Ligne, à l’affiche jusqu’à samedi.


1. Parce qu’en une heure et demie, sans décor ni effets spéciaux, La Ligne réussit la prouesse de restituer la densité d’une aventure d’un an et demi dans les rues et les chemins verts de Genève, du Salève aux pieds du Jura, à la rencontre des habitants et de leurs histoires fondatrices.


2. Parce que ces histoires, livrées par Jean-Baptiste Roybon, Claire Deutsch et Basile Lambert, sont universelles. Solaires et généreux, les trois comédiens nous font passer des rires aux larmes dans ce magnifique « bégaiement poétique » qui fait leur marque de fabrique.


3. Parce qu’à l’issue du spectacle, grâce au travail sonore de Xavier Weissbrodt, aux images d’Alban Kakulya et aux lumières de Joana Oliveira, on ne sait pas si c'est une journée qu'on a vécue ou une vie toute entière. Peut-être mille journées, mille vies.


Découvrez les critiques de La Tribune de Genève, du Temps ainsi que de L’Atelier critique.


Fait maison

Femme sauvée par un tableau
Claude-Inga Barbey et Doris Ittig
16 — 27 mai


Le spectacle se joue dans l'exposition
Jean Mohr – Tours et détours du Théâtre Saint-Gervais (1995-2003)

En Savoir +
Fait Maison

« Le rêve serait de jouer notre pièce au Louvre »

Claude-Inga Barbey et Doris Ittig, complices depuis toujours, se retrouvent encore une fois ensemble pour le meilleur. Elles signent le texte et la mise en scène de Femme sauvée par un tableau. Une pièce qui raconte la rencontre entre deux femmes lors d’une visite au musée : Claude-Inga est la guide et Doris l’une des visiteuses. À Saint-Gervais, c’est l’exposition consacrée au photographe genevois Jean Mohr qui sert de décor.
« Là, sur cette photographie, on voit le roi Lear tomber sur le sol… », explique la guide. Doris lui coupe la parole et enchaîne sans transition : « Moi, quand j’étais petite, je tombais tout le temps pour qu’on s’intéresse à moi. Après, je suis tombée en amour, puis en dépression et maintenant j’ai peur de tomber, de me casser le col du fémur. »
Silence. Malaise. La guide reprend son discours. « Peu à peu, la guide va perdre de son assurance », souligne Claude-Inga Barbey. « On apprend que les deux femmes ne sont pas si étrangères l’une à l’autre. Tout va s’inverser. En fait, c’est une histoire de points de vue, comme la photographie. »


Le texte de cette rubrique est tiré de l’article d’Isabelle Bratschi publié dans Le Matin Dimanche du 14 mai, à lire dans son intégralité ici.


Hors scène

23 rue Couperin
Karim Bel Kacem, Alain Franco, avec l’Ensemble Ictus
30 mai — 10 juin




« Sous les gravats, une histoire récente de France dont on ne mesure pas encore les tenants et les aboutissants. À coups de dynamite, ouvrir la cage aux oiseaux – et libérer la parole retenue. »


Karim Bel Kacem


En Savoir +
Hors Scène

Les pigeons, les grands compositeurs et les enfants de la France

Des ailes qui froufroutent, des cordes qu’on pince, qu’on frotte, des roucoulements colorés, des sons flûtés… Depuis plusieurs jours, l’atmosphère des étages supérieurs de la maison est envoûtante de musicalité. Karim Bel Kacem répète d’arrache-pied en compagnie du grand pianiste belge Alain Franco et d’une partie de l’Ensemble Ictus (le percussionniste Serge Vuille, l’altiste Aurélie Entringer, le guitariste Flavio Virzi et le flûtiste Michael Schmid). Cette nouvelle création théâtre-musique, dévoilée dans deux semaines, s’appelle 23 rue Couperin. Son sous-titre ? Point de vue d’un pigeon sur l’architecture. En attendant, Saint-Gervais continue de résonner des airs de Couperin, Mozart, Messager, Ravel, Debussy, Gounod, Charpentier et Franck, les huit compositeurs qui ont prêté, bien malgré eux, leurs noms aux barres d’immeubles qui forment le quartier du « Pigeonnier », dans la banlieue d’Amiens. Là où Karim Bel Kacem a grandi. On dit que le quartier sera bientôt détruit. Les histoires de ses habitants aussi, du même coup. Un retour aux sources s’impose.


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Pendant ce temps

du côté des résidents de Saint-Gervais

Anna Lemonaki présente sa mise en scène de P.E.T.U.L.A. Bye Bye, monologue révolté de Lena Kitsopoulou, au Théâtre du Saltimbanque (les Grottes) du 17 au 21 mai. Ludovic Payet joue dans La route du levant, pièce sur le terrorisme de Dominique Ziegler, au Théâtre Alchimic (Carouge) du 24 mai au 15 juin.

Photos: Couverture © DR, Billet signé © Isabelle Meister, Fait maison © Isabelle Meister, Hors scène © TTT.