Ça sent l'été ! Claude-Inga Barbey et Doris Ittig vous proposent une transition en douceur vers les vacances. Jusqu'au 14 juin, le duo de comédiennes le plus populaire de Suisse romande (Bergamote, Betty, …) lave son linge sale en public dans Laverie Paradis, une pièce drôle, profonde et irrévérencieuse autour de la question de la foi. Vous voulez voir Doris Ittig en tailleur rose bonbon dans le rôle d'une quinqua hilarante tombée en disgrâce ? Vous aimez entendre Claude-Inga Barbey enchaîner les personnages et les accents avec virtuosité dans le rôle d'un ange gardien en mission « conversion » ? Vous voulez passez du rire aux larmes et sortir du théâtre plus léger que vous y êtes entré ? C'est à Saint-Gervais que ça se passe. Et ne ratez pas la supplémentaire du samedi 7 juin, à 14h, pour le compte de la Fondation Creciendo Unidos. Tarif unique pour l'occasion (25 francs), goûter et vente de lots à l'issue de la représentation.

Jusqu'au 14 juin, Laverie Paradis
Cie Sans Scrupules, Claude-Inga Barbey et Doris Ittig
Tous les soirs (relâches le dimanche 8 et le lundi 9 juin)

En février prochain, Saint-Gervais accueillera une artiste qui trouve son inspiration sur les routes du monde. Claire Audhuy (Compagnie Rodéo d'âme) quitte régulièrement l'Alsace pour aller prendre le pouls des continents : « C'est toujours la même démarche qui m'anime à travers mes différents projets : donner la parole à des témoins qu'on n'entend pas forcément, qui dérangent, qui ont été oubliés… Ça peut être le simple voisin, le grand témoin historique ou le spécialiste. » De retour de Palestine, en 2012, elle écrit Frères ennemis, la pièce qu'elle viendra présenter à Genève dans neuf mois.

Pour le moment, Claire Audhuy fonce en compagnie de la caméra de Baptiste Cogitore sur les routes de la vieille Europe au volant d'un mythique VW T2 Bulli. Un périple préparé depuis dix-huit mois, abondamment relayé sur les radios françaises et dans la presse écrite, et qui devrait durer jusqu'en octobre. Partis il y a quelques semaines en direction des Balkans, les deux « reporters alternatifs » du Bulli Tour Europa se trouvent actuellement en Serbie, où Claire Audhuy a été particulièrement touchée par la situation des femmes de Vukovar : « Elles témoignent des violences de la Guerre d'indépendance de 1991, mais leurs viols ont été oubliés par l'histoire et plus personne ne veut s'embarrasser avec ces crimes… » Il reste à l'artiste une quinzaine de pays à sonder avant de poser ses valises à Genève. De quoi récolter une matière humaine dense et précieuse : « Mais c'est le début du voyage et je ne veux pas me bloquer sur telle ou telle étape. Pour le moment, je découvre l'Europe et j'écarquille des yeux ! » On en fait de même.

Ça s'est passé lundi soir, entre 19h à 1h du matin. Les résidents de Saint-Gervais ont présenté en public un condensé vitaminé de leurs travaux individuels et collectifs. Alexandre Simha et Christian Lutz ont immortalisé la soirée pour vous.

Avec ces deux-là, vous êtes au spectacle même en dehors du théâtre. Le lien qui relie Doris Ittig et Claude Inga-Barbey n'est pas prêt de se détendre. Dans Laverie Paradis, le duo se donne la réplique sur fond de buanderie et d'affaire de Saint-Suaire dérobé. Interview croisée après la première semaine de représentations.

Quelle est la première chose qui vous vient à l'esprit quand vous pensez à l'autre ?
Doris : Ça change tous les jours. Ce que je sais, c'est qu'on ne s'emmerde jamais avec elle !
Claude-Inga : La confiance absolue.

Qu'est ce qui a changé, en dix ans de collaboration, dans votre duo ?
Doris : La ménopause. On a vieilli toutes les deux, mais à part ça, rien…
Claude-Inga : On fait vraiment partie de la même famille grâce à la naissance de notre petite-fille commune, Charlotte.
Doris : D'ailleurs, c'est à moi que Charlotte ressemble le plus, ça rend Claude-Inga jalouse, alors elle espère que la petite aura son cerveau…


Sa phrase préférée, c'est quoi ?
Doris : Elle n'a pas de phrase préférée. Elle m'a moi.
Claude-Inga : « Où sont mes clés, j'ai perdu mes clés !! »


Elle a vraiment foi en quoi, votre partenaire ?
Doris : En Dieu. Mais elle ne fait pas chier avec ça.
Claude-Inga : En l'amour.


Si elle trouvait le Saint-Suaire, elle en ferait quoi ?
Doris : Une « patoune » (son doudou) !
Claude-Inga : Elle irait le rapporter, stupide qu'elle est…