|
|
|
Au petit matin, dans le coffre de la voiture, on découvre un corps sans vie. Celui de Juliette, seize ans. Polar et théâtre font-ils bon ménage ? Sous la plume de Marie Fourquet oui ! La preuve dès ce soir (19h) au 7ème étage de Saint-Gervais avec Mercedes-Benz W123, une plongée glaçante et fascinante dans l'univers du fait divers. Une histoire d'amour adolescent également, sur arrière-fond de drame shakespearien et de séries télévisées contemporaines. La journaliste Marie-Pierre Genecand était à l'Arsenic le mois passé lors des premières représentations. Elle vous recommande ce « portrait volontairement sombre mais sans hystérie du spleen d'aujourd'hui » (Espace 2), cette « ballade mélancolique à consonance lynchéenne » dont « on ressort sonné » (Le Temps).
Du 30 avril au 17 mai, Mercedes-Benz W123, Cie ad-apte, Marie Fourquet
|
|
|
Le paradis selon Claude-Inga Barbey pour conclure une saison d'enfer
Daniel Vuataz,
rédacteur à St-Gervais
Cette saison à Saint-Gervais, il y a d'abord eu la jeunesse : celle des appartements godardiens dans La Chinoise 2013, celle des contes de Stevenson dans La Maison d'Antan, celle aussi des ados survoltés de Trop frais ! Il y a ensuite eu l'intimité des relations humaines dans la trilogie de tg STAN. L'humour, même grinçant, a traversé la programmation (les spectateurs de Las Vanitas n'en reviennent toujours pas). Et puis, il y a eu le Ciel s'effritant en fracas au-dessus des protagonistes du Dom Juan nouveau de Christian Geffroy Schlittler.
C'est un mélange de tout cela que vous retrouverez dans la lotion aigre-douce préparée par Claude-Inga Barbey et Séverine Bujard : Laverie Paradis, dernier spectacle de la saison, à découvrir dans moins d'un mois. Dans cette création de 2013 au succès éprouvé, une femme au bord du gouffre fait une céleste rencontre dans la solitude d'une laverie publique. Il faut dire que Bernadette (Doris Ittig) n'est plus toute jeune et que la vie n'a pas été franchement clémente avec elle ; une proie idéale pour l'ange noir à multiples visages (Claude-Inga Barbey) chargé de la convertir.
Tout le monde en prendra pour son grade dans cette comédie au petit arrière-goût de brûlé : les bigots et leur spiritualité docile, les bobos et leur spiritualité mondaine, les gourous et théologiens de tous crins… De quoi rire un bon coup. Et puis se demander : la foi, oui, mais en quoi exactement ?
Du 27 mai au 14 juin
Laverie Paradis
Cie Sans Scrupule, Claude-Inga Barbey et Séverine Bujard
Infos et réservations
|
|
Ce soir, la Mercedes- Benz W123 de Marie Fourquet livre tous ses secrets
Episode 10/10 – Une bonne voiture…
«Une Mercedes-Benz W123. C'est une voiture robuste, mon père avait la même. C'est sentimental. Mais pourquoi on parle de ma voiture ?!
C'est une voiture aujourd'hui encore très fiable avec une bonne tenue de route. C'est une bonne voiture allemande. Elle était pour l'époque en avance en matière de sécurité passive. Ceintures, ABS, airbags, une vraie cellule de sécurité avec absorption de choc. Pour le capot avant et le coffre et aussi une structure de toit renforcée. En cas d'accident. En cas de choc. La colonne de direction ne pénètre plus dans l'habitacle. C'est ce qui blessait le chauffeur. Des lésions graves. En cas de choc frontal. Une bonne voiture fiable et sécurisée.
Vous dites ? Retrouvée nue dans le coffre de ma Mercedes ? Au bord de la route qui longe le ruisseau. Près de l'étang ? Après le croisement ?
…
Il y a toujours dans mon coffre une trousse de premiers soins et une couverture de survie.
Va voir, ma chérie, il doit rester des pansements, dans le coffre de la Mercedes. »
Marie Fourquet
Du 30 avril au 17 mai
Mercedes-Benz W123
Cie ad-apte, Marie Fourquet
Infos et réservations
|
|
Cosima Weiter garde
les yeux braqué sur la
Cité des Anges
L'Amérique n'a pas perdu son pouvoir de fascination sur les auteurs et créateurs du monde entier. Les rives du Léman ne font pas exception. Alors que Marie Fourquet teinte son polar théâtral de références à American Beauty et The Virgin Suicides ou que François Gremaud et la 2b company viennent de tourner un road trip sur la Route 66 (Western dramedies, à voir à Saint-Gervais en octobre), Cosima Weiter a le regard braqué sur la Côte Ouest.
Los Angeles, plus précisément, où la résidente de Saint-Gervais est partie cet hiver avec le metteur en scène et vidéaste Alexandre Simon à la rencontre des émigrés de ce « condensé d'Amérique » (voir La Lettre n°9). Les deux artistes, qui ont fondé la compagnie Avec en 2009, n'en sont pas à leur première expérience américaine. En 2012, ils signaient Highway, un panorama on the road : « Cette fois, nous voulions nous fixer quelque part… La route peut aussi avoir quelque chose de frustrant », explique Cosima Weiter. Une seconde immersion californienne est prévue cet été. Au bout du compte : un spectacle en 2015, coproduit par le Grütli et le TPR. « A L.A., nous continuerons notre récolte d'interviews et de vidéos. Mais la forme finale ne sera pas documentaire, les interviews seront transformées en texte et le questionnement pourra faire écho à celui de chacun. »
Avant de repartir, la poète sonore sera présente à Saint-Gervais le 2 juin pour la soirée des résidents et les 8 et 9 juillet à Cernier dans le cadre du festival Poésie en arrosoir, où elle donnera une performance mêlant poésie et électroacoustique. Une voix et un regard qui portent loin.
|
|