Quels sont les films de votre enfance gravés dans votre mémoire ? Les films idiots à raconter mais bouleversants à voir ? Ceux que tout le monde a aimés sauf vous ? Voilà le genre de questions, entre mille, qui surgissent en visionnant l'interview que Serge Daney accorda en 1992 pour un documentaire. Le légendaire rédacteur en chef des Cahiers du cinéma est alors atteint du sida. Il se sait condamné. L'existence buissonnière qu'il évoque est une tentative de rentrer chez soi après un long périple, une navigation à vue qui prend à la gorge et donne des ailes. Armé de sa formidable capacité d'incarnation, Nicolas Bouchaud partage le généreux butin et se fait gai passeur d'un savoir monumental. Serge Daney a passé sa vie à voyager, d'un paysage à l'autre, d'un film à l'autre. Nul besoin d'être cinéphile. En regardant Nicolas Bouchaud retracer ces trajectoires, on se sent fortement exister. Un hommage au 7ème art, oui. Mais surtout une fête du théâtre.

Des extraits de Rio Bravo, avec John Wayne, ponctuent La loi du marcheur. Clin d'œil à l'un des films préférés de Serge Daney, mais surtout exemple de ce goût pour le cinéma populaire que le grand critique revendiquait pleinement.