A quarante-cinq ans, Lena Kitsopoulou est l’une des artistes phares de la Grèce contemporaine. Iconoclaste, imprévisible, polyvalente, l’étoile montante de la scène athénienne est aujourd’hui courtisée à travers l’Europe où son art de la (ré)écriture brûlante suscite l’enthousiasme (Noces de sang, Little Red Riding Hood). En 2013, sa reprise de Vive la mariée de Grigoris Xenopoulos à Genève marquait le début d’une riche collaboration avec Saint-Gervais.
 

Comme tant d’autres artistes, Lena Kitsopoulou puise autant dans les nourritures contemporaines qu’au plus profond d’un terreau traditionnel d’une richesse sans équivalent. Comment faire autrement quand on crée sur un fil tendu depuis des millénaires entre l’Orient et l’Occident ? De ce point de vue, sa maîtrise de l’art du rebetiko, « mauvaise genre » musical par excellence tout droit venu des bas-fonds migratoires du siècle passé, est significative. C’est cette traversée des « plaisirs de la vie canaille, des bouges enfumés où l’on refait le monde jusqu’au bout de la nuit au son du bouzouki » (France culture) que Lena Kitsopoulou propose, trois soirs durant, à Saint-Gervais. Le quatrième soir sera centré sur ses textes personnels, lus en grec ou en traduction par de nombreux invités.