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La révolte gronde, mais tout se passe calmement. Deux femmes, seules sur scène, parlent entre ombre et lumière. La première est danseuse et s’appelle Géraldine Chollet. Le souvenir qu’elle nous confie est celui d’un échec, essuyé il y a quelques années face à une figure patriarcale, anecdote révélatrice de mécanismes insidieux ancrés dans notre société… La seconde est comédienne, elle s’appelle Julia Perazzini et donne corps au texte de Virginie Despentes, King Kong Théorie, qui relate l’expérience de vie sidérante d’une femme qui décide de s’assumer et de ne plus être « une victime née ». Derrière le rideau, il y a une troisième femme : Émilie Charriot, 32 ans, qui signe ici sa toute première mise en scène. Rendez-vous mardi 10 mai.

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Les relations entre art et espace public vous passionnent ? Vous avez envie de partager vos questions, textes ou expériences le temps d’un atelier/laboratoire, du 17 au 21 mai ? Les inscriptions sont ouvertes auprès de Lorédane Straschnov, résidente. Atelier gratuit.

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par Daniel Vuataz
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Il y a un avant et un après King Kong Théorie

« Il y a des livres qui doivent se passer de main en main, comme une recommandation. » Émilie Charriot a raison de dire cela à propos de King Kong Théorie. Moi, ce livre bouleversant devenu pièce de théâtre, c’est le hasard qui me l’a mis dans les mains, à savoir l’activité par laquelle je chronique ici même les spectacles de Saint-Gervais. Avant King Kong Théorie, j’avais des amies et des amis qui me rendaient sensible aux questions d’égalité entre les sexes, j’avais des anecdotes tirées de mon quotidien au sujet de personnes discriminées sur la seule base

de leur genre, mais je pensais que j’avais tout compris du sujet, et qu’on ne pouvait rien y faire. Oui, pour moi comme pour tant d’autres, hommes et femmes, il y a eu un avant et un après King Kong Théorie.

Publié il y a dix ans, ce texte garde un pouvoir de remise en question fabuleux, un appel à l’action et une vraie actualité. C’est peut-être parce qu’il s’agit (comme son titre ne l’indique pas) d’un récit de vie. Une parole forte : voilà pourquoi le théâtre était fait pour King Kong Théorie.

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Émilie Charriot : « Le combat pour l’égalité des sexes est central »

« Je me suis d’abord demandée si moi, Émilie Charriot, jeune femme, blanche, hétérosexuelle, j’étais légitime à monter un texte de Virginie Despentes... Et puis je me suis rendue compte que ce que King Kong Théorie m’avait apporté, je me devais de le faire entendre plus loin. Là où les mots de Virginie Despentes m’aident concrètement, c’est quand ils m’expliquent que, face à toute forme d’oppression, deux solutions existent : se résigner dans son coin, ou vivre en dépit du danger. Braver l’ordre des choses, c’est déjà amorcer le changement.

Le texte aborde beaucoup de points sensibles. Il parle intimement à celles et ceux qui l’entendent, il y a des phrases pour tout le monde. En tant que metteure en scène, je ne fais pas de philosophie ni de propagande, je ne cherche pas à dire aux gens faites cela ou ne faites pas cela. Je propose un moment de partage, un geste artistique. Ce que j’espère intimement ? Qu’on arrête de faire semblant que le combat pour l’égalité des sexes est un combat annexe, parce que c’est tout le contraire : il est absolument central. »

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Lire l’entretien avec Émilie Charriot dans son intégralité
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Genève I love you !

En réaction au projet de coupes dans le budget de la culture en Ville de Genève, et pour apporter son soutien au double référendum du 5 juin prochain, Saint-Gervais publie les témoignages de quelques amoureux de l’offre culturelle genevoise.

« À mes yeux, la qualité de vie culturelle est un indicateur de bonheur, et si j’aime Genève, c’est aussi pour son paysage culturel. S’il disparaît, où va l’âme de la ville, et pourquoi y vivre ? Je crains l’asphyxie : après tout, on ne respire pas que de l’air. » (Misha M.)

« Je vis à Fribourg et je prends régulièrement des abonnements de sociétés de concert à Genève, et n’hésite pas, plusieurs fois par mois, à me rendre de Fribourg à Genève, pour écouter des concerts, soit à faire plus de 4h de trajet aller-retour. C’est dire à quel point la culture genevoise, de grande qualité, rayonne et nous aimante… Il ne faut pas brader cet acquis ! » (Stéphanie C.)

« Un théâtre comme celui de Saint-Gervais appelle la discussion, le débat d’idées. Les pièces qui y sont montées interrogent en effet notre existence de citoyen : citoyen d’une ville, d’un pays, d’un monde. C’est une caractéristique de la plupart des théâtres genevois, de la Comédie au Poche, dont la vocation est de nous tenir éveillés. Ne plus soutenir ces institutions, c’est nous infliger une cécité. » (Louis-Philippe R.)

« La culture ne rapporte pas d’argent à Genève. Les 136 sociétés panaméennes de Maître Marc Bonnant ne rapportent pas non plus d’argent à Genève. Mais la culture démasque les préjugés et réjouit les cœurs. Alors que Maître Bonnant masque les milliards du crime, la culture les démasque. C’est pourquoi elle a besoin d’argent pour réjouir les cœurs. » (Daniel R.)

Visitez le site web de La culture lutte, et votez 2x non le 5 juin !
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Pendant ce temps...

… du côté des résidents de Saint-Gervais : Jérôme Richer, qui participe en ce moment même au festival du Jamais Lu à Montréal, vernira son livre Défaut de fabrication, édité chez Espace 34, le samedi 14 mai à 17h30 à la Librairie du Rameau d’Or.

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Crédits photos :
Première loge © DR, Billet signé © Philippe Weissbrodt,
Fait maison © Nora Rupp, Hors scène © DR