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Anecdotes
Saint-Gervais Le Théâtre La Lettre
Première Loge
06.05, N°61 Twitter Facebook

Voilà six jours que Carlo Brandt a élu domicile sous la passerelle en béton de l’aula du Collège Rousseau. Le comédien vous y attend tous les soirs, à la nuit tombante. Il y  présente Je reviendrai, l’histoire de Zysman Wenig, Juif français d’origine polonaise décédé en 2013 à l’âge de 101 ans après avoir traversé les pires années du XXe siècle : l’arrestation à Paris en 1939, le camp d’internement de Pithiviers, les lettres clandestines à sa femme puis le transfert à Auschwitz, Ebensee où il faut tromper la mort par tous les moyens, la libération, le retour inconcevable quatre ans plus tard… Carlo Brandt a découvert la trajectoire de ce miraculé lorsqu’on lui a demandé de faire la voix off du témoignage de Zysman

Mardi prochain c’est la Première de Musset ! Anne Comte, David Gobet, Julie-Kazuko Rahir et Christian Geffroy Schlittler seront les quatre amoureux têtus de L’âne et le ruisseau. Pour les chanceux, sachez que des lettres d’amour de Musset à George Sand, accompagnées parfois d’une invitation, sont éparpillées dans Genève. Pour les romantiques, notez que les mercredis 6 et 13 mai, de 19h30 à 20h00, des lettres d’amour seront lues au Café la Réplique. Les auteurs des lettres les plus applaudies recevront des invitations pour le spectacle.

Info au vol
Ombrage info au vol

Wenig déjà centenaire. « Faites ce documentaire si vous voulez, mais moi je vais aller dire cette parole sur place, dans les classes et vers le public. » Ne la ratez pour rien au monde. C’est jusqu’au 15 mai.

Photo Première Loge
Billet Signé Je reviendrai
au Collège Rousseau


par Daniel Vuataz

Photo Billet Signé

L es oiseaux chantent autour du Collège Rousseau, bloc de béton perdu dans la verdure et les villas. Carlo Brandt s’avance pour saluer la poignée de privilégiés rassemblés sous la structure de béton qui lui sert de scène. « Bonjour, je m’appelle Zysman Wenig, je suis Juif français, j’ai 100 ans et je vais vous raconter comment j’ai survécu aux camps d’extermination nazis… » Un micro, un projecteur vidéo. Et la voix extraordinaire de Carlo Brandt.
Une heure et quart plus tard, il fait nuit, les oiseaux se sont tus et je suis sous le choc. Une berceuse yiddish nous accompagne vers la remontée. « Plus jamais ça », répète le vrai Zysman, projeté contre le béton au milieu d’images des trois camps où il a été détenu. « Le plus difficile, c’était de vivre… » Obstiné, tenace, Zysman est passé entre les mailles de la machine d’extermination. Son témoignage, ses lettres, sont sidérants. « C’est dans les théâtres qu’il reste le moins de verbe, dans les cinémas qu’il reste le moins d’image. Vous imaginez cette parole-là sur un plateau, avec des gens dans des fauteuils ? » explique Carlo Brandt. On lui promet qu’on reviendra, ici, sous les escaliers du Collège Rousseau, avec d’autres amis, réentendre l’histoire de Zysman Wenig.

1er – 15 mai
« Je reviendrai » Témoignage
Lettres de Zysman Wenig
à sa femme Khayè

Carlo Brandt

Spectacle hors les murs
en plein air par tous les temps
Collège Rousseau
Av. du Bouchet 16A
1209 Genève

20h30
Relâche le 9 mai
En relisant ta lettre…

par Celine Bolomey

Fait Maison

… Je m’aperçois que l’orthographe et toi ça fait deux :
C’est toi que j’aimme – ne prend qu’un m – par dessus tout
Ne me dis point – y en manque un – que tu t’en fous
Je t’en supplıe – point sur le i – fais-moi confiance
Je suis l’esclàve – sans accent grave – des apparences
c’est ridicule – C majuscule – c’était si bien
Tout ça m’affecte – ça c’est correct ! – au plus haut point.


Contrairement à Gainsbourg, je n’ai nullement jugé votre orthographe et me trouve bien peu spécialiste en amour pour émettre quelque critique sur vos magnifiques lettres qui nous sont déjà parvenues. Et pour être honnête, ne devrait-on pas juger une lettre d’amour à l’effet qu’elle fait sur sa/son destinataire ? Merci de vous être jetés sur la plume, continuez !
Sinon, dès aujourd’hui et en attendant L’âne et le ruisseau, découvrez Un Spectacle dans un Fauteuil : dans le cadre du café La Réplique, trois stations d’écoute où vous pourrez vous installer et écouter des compilations de textes de Musset. Voici un extrait pour vous mettre l’eau à la bouche :
… N’ayant plus soif à force de boire la nouveauté et l’inconnu, je m’étais trouvé une ruine moi-même. Cependant sur cette ruine il y avait quelque chose de bien jeune encore ; c’était l’espérance de mon cœur, qui n’était qu’un enfant, et qui venait de recevoir une blessure mortelle. La perfidie de ma maîtresse l’avait frappée au plus haut de son vol, et je me sentais comme un oiseau blessé qui agonise. Je n’avais vécu que par cette femme ; douter d’elle c’était douter de tout ; la maudire tout renier ; la perdre tout détruire.

Photo Fait Maison
Questions d’amour n°2,   
Shobana répond à Celine Bolomey   
12 - 23 mai
L'âne et le ruisseau
Alfred de Musset / Christian Geffroy Schlittler / L'agence Louis-François Pinagot
Billet Signé Du Salon du Livre à Musset, il n’y a qu’un pas

par Daniel Vuataz

Photo Fait Maison

J’ ai passé toute la semaine dans un Salon. Pas un salon à la Musset, avec barons et comtesses, mais un salon quand-même : celui du Livre, avec ce qu’il comporte de moquette, d’ennui à combler, d’intrigues. J’avais dans l’idée de tuer le temps en lisant L’âne et le ruisseau. Malgré mes recherches au stand Gallimard, je fis chou blanc : « Ce n’est pas la pièce la plus lue ni la plus jouée de Musset », me confia une vendeuse moins compétente qu’embarrassée. Tant pis pour Musset, me dis-je.
Le dernier soir, tous les auteurs du Salon étaient conviés dans une villa proche. J’y retrouvai ma copine et deux amis d’enfance, également en couple. Nous formons un quatuor intime, partageons un même goût pour la liberté. Mais cette situation ne convient plus à la copine de mon ami, qui en veut davantage, cherche des preuves d’amour. Sauf que lui est un vrai trouillard qui rechigne à s’engager. Ce soir-là, je me suis mis dans la tête de flirter ostentatoirement avec elle, sous les yeux de mon ami et de ma petite-amie, histoire de les rendre jaloux et de les forcer à passer à l’acte. Vous savez comment la soirée s’est terminée ? L’âne et le ruisseau vous l’apprendra…

12 - 23 mai
L'âne et le ruisseau
Alfred de Musset / Christian Geffroy Schlittler / L'agence Louis-François Pinagot
Actualité des résidents

Karim Bel Kacem, en pleines répétitions avec Maud Blandel pour Cheer Leader (à voir en juin à Saint-Gervais), trouve le temps de présenter Blasted au Théâtre de l’Usine les 7, 8 et 9 mai. A mi-chemin entre le théâtre et le cinéma, le spectacle s’inscrit dans un projet intitulé « Pièces de chambres ». Dans un tout autre genre, la mise en scène de Haute Autriche par Jérôme Richer est reprise dès maintenant et jusqu’au 17 mai au Théâtre Alchimic de Carouge.

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Alfred de Musset / Christian Geffroy Schlittler / L'agence Louis-François Pinagot
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Première Loge, Billet signé :  © Isabelle Meister, Fait Maison :  © droits réservés, Hors Scène :  © Marie Jeanson.