I ci, c'est ailleurs. Lors de cette Semaine de la Diversité plus que jamais ! Aujourd'hui et demain se tiennent deux journées de workshops rassemblant des artistes genevois d'adoption. Création et migration se nourrissent-elles réciproquement ? L'essentiel des débats sera restitué jeudi 2 octobre à 18h30 en présence du public et de la Conseillère administrative Sandrine Salerno qui s'exprimera sur la politique de la Ville en matière de diversité ; un représentant du

Bureau de l'intégration fera de même pour le Canton. Vendredi, l'auteur et éditeur jurassien Bernard Comment, installé en France depuis de nombreuses années, abordera son rapport à l'exil et à l'altérité en dialogue avec le poète Sylvain Thévoz. Le spectacle solo de Latifa Djerbi sera le point d'exclamation de ces soirées bouillonnantes.

par Daniel Vuataz

Une pièce de théâtre, c'est une mise au monde. Demandez à Latifa Djerbi : la conception de son nouveau bébé remonte à 2012. Trente minutes accordées par Philippe Macasdar en ouverture du Jean La Chance de Jean Louis Hourdin, sur le grand plateau de Saint-Gervais, voilà comment a été conçu L'improbable est possible… Présent lors de ce lever de rideau, Le Courrier assurait déjà que « ce petit bout de femme, vêtu de noir à la Zouc, mérite bien qu'on la mette à son tour sur le devant de la scène ». C'est chose faite, depuis hier. Le nouveau-né est là, il est très loquace, très drôle, très chevelu et déjà indispensable.
En cette première semaine de représentations, l'équipe de maïeutique de Latifa s'occupe des derniers préparatifs. Jacques Livchine, sage-homme (et fondateur du Théâtre de l'Unité en France), vient de débarquer à Genève ; Fanny Brunet, puéricultrice et préparatrice d'actrice (vue dans Haute-Autriche récemment), coache la jeune maman et son bébé au 7e étage ; Rim Essafi, aide-accoucheuse, se tient prête à intervenir. Ne manque plus que… vous !

T rois chaises de camping. Un mobile home planté au milieu de la scène. Et une galerie de portraits en américain surtitré pour mettre nos clichés à l'épreuve. Il y a Simon le présentateur de shows aquatiques, plusieurs nanas en santiags et stetson, un ancien band de country en mal de route, un groupe de théâtre amateur qui aimerait faire jouer deux filles pour faire « comme dans Abdellatif Kechiche », des Jesus freaks à la tête d'un fast-food caritatif, le fils de Ravi Shankar… Western Dramedies, ou comment mettre la chirurgie esthétique, le cancer, la nostalgie des good old days, le théâtre, la religion, la bouffe, le sexe, l'obésité, la tendresse, la drogue et la vieille guitare Fender de Samuel Pajand dans le mixer de la 2b company pour en retirer un spectacle attachant, intelligent et hautement tragi-comique (les Dramedies du titre).
Devant le mobile home, Tiphanie Bovay-Klameth, Michèle Gurtner et François Gremaud endossent tous les rôles et tous les accents avec brio. Les rires fusent. Les malaises aussi. Au final, le superficiel et l'indicible, ça se ressemble pas mal, non ?

T v shows en streaming, polars, comic books, graphic novels, blockbusters, pop music, indie movies, fast (and slow) food… Ce n'est un secret pour personne, l'esprit d'une certaine Amérique s'est répandu un peu partout dans le monde. Andy Warhol écrivait il y a trente ans en introduction d'un livre de photo que « chacun a son Amérique à soi, et puis des morceaux d'une Amérique imaginaire qu'on croit être là mais qu'on ne voit pas ». Et vous, que connaissez-vous réellement des Etats-Unis ?
Sur la page Facebook de Saint-Gervais, on vous propose un quizz : testez vos connaissances sur quelques pans incontournables de l'American way of life. A la clé : des invitations et des places à prix réduits pour Western Dramedies, le patchwork d'Amérique que la 2b company s'apprête à recoudre sur scène pour vous. Plus vrai que nature ? Peu importe, d'après Warhol : « On vit dans son Amérique de rêve qu'on s'est confectionnée sur mesure avec de l'art, des émotions et du sentimentalisme, tout autant qu'on vit dans la vraie. »

- Photos -
Première Loge :  droits réservés, Billet Signé :  ©  Isabelle Meister, Fait Maison :  ©  Dorothée Thébert Filliger,
Hors Scène :  ©  Christian Lutz