La Lettre de Saint-Gervais
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Info au vol


Demain, c’est le premier jour de l’été ! Et le 21 juin 2018, la première saison de Sandrine Kuster à la tête du Théâtre Saint-Gervais se dévoile. Avec un site internet flambant neuf, une nouvelle ligne graphique et une pluie d’artistes à découvrir. À vos marques !

Aujourd’hui, c’est le dernier jour du printemps. Il flotte comme un parfum de nouveauté. Vous la sentez, cette petite brise inédite, ce petit quelque chose dans l’air ? Ça n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’écrire des phrases du genre « après vingt-quatre saisons », « plus de deux décennies à la tête de… » ou « nommé en 1994 », non ? « Fin de mandat pour celui qui, depuis le phare de Saint-Gervais, a fait de Genève un port », titre la Tribune de Genève avec une émotion certaine. Philippe Macasdar passe donc le témoin à Sandrine Kuster pour diriger le Théâtre Saint-Gervais, et cette Lettre bimensuelle s’arrête du même coup. Place à l’été et aux vacances. Et que ce petit quelque chose dans l’air, à travers les mois chauds, gonfle et gonfle pour devenir, dès la rentrée de septembre, un raz de marée de théâtre !


Billet signé

par Daniel Vuataz

La Lettre
2013 — 2018

Le terme d’« infinitif » vient d’infinitum verbum, ce qui signifie « qui n’a pas de contours précis ». À l’image de la liberté, à la fois encadrée et sans limite, dont j’ai bénéficié durant ces cinq saisons à Saint-Gervais !

Billet Signé

Daniel Vuataz, rédacteur de La Lettre


Cent trente-trois Lettres à l’infinitif

Débarquer un peu par hasard, en septembre 2013. Savoir écrire, un peu. Ne rien connaître au théâtre, à Brecht, à Langhoff, à Michel Deutsch. Tout de suite s’y mettre. Rencontrer Michel Deutsch, noircir des carnets, boire du thé, s’étonner de tout. Ingurgiter des spectacles, se prendre des claques, déchanter aussi. Arpenter les étages, au 7ème les abeilles, au sous-sol les artistes. Faire le trajet Lausanne-Genève mille fois, commencer à se sentir à la maison. Apprendre le métier, les rouages, apprendre à réécrire, à relire, à donner envie. Pouvoir situer sur une carte le Kurdistan irakien, le Chaco bolivien, l’accélérateur de particules du CERN et les meilleurs bars à rebetiko du Pirée. Batailler avec des comédiens pour une virgule, avec des metteures en scène pour une citation, avec des scénographes pour une tournure. Travailler en équipe, semaine après semaine, ne pas manquer un seul jeudi, relire depuis le train, encoder depuis San Francisco, corriger au téléphone, un enfant dans les bras qu’il faut endormir. Livrer plus de 650’000 signes au total, 133 Lettres, un sacré roman. « Ouvrez grand les yeux », disait La Lettre #1. Ne plus jamais les refermer.


Fait maison

« Ils étaient une grosse centaine, sur le pont du 7e étage, à attendre qu’il apparaisse, cheveux hirsutes, gestuelle débridée, gouaille indéfectibe… »


La Tribune de Genève


Lire le compte-rendu de la fête surprise organisée pour le départ de Philippe Macasdar

Fait Maison

Merci, gracias, thank you, efharisto, Köszönöm…

Trois questions spontanées. Des réponses qui le sont tout autant, apportées par sept artistes merveilleusement représentatifs de ceux que Philippe Macasdar a soutenus, lancés, faits connaître, suivis, célébrés et inlassablement (re)présentés à Genève au cours de ces deux dernières décennies.


1/ Un souvenir de votre toute première rencontre avec Philippe Macasdar.
2/ Quand vous pensez à Philippe Macasdar, vous pensez immédiatement à... ?
3/ Un petit mot à lui adresser directement.


*


Marielle Pinsard
1/ Mon souvenir, c’est Mac qui débarque à Paris pour voir un spectacle que je monte avec Denis Lavant. Il arrive, il s’assied et il dort. Après, il m’en parle, super bien, vraiment sensible à ma manière de faire. Je me dis : « Ben ! En voilà un qui me comprend à 100% tout en roupillant… Pourquoi pas ? »


2/ Un cigare, et son chien (un épagneul qui lui ressemblait à fond, des fois je le vois encore avec Philippe).


3/ Marielle : S’il te plaît, continue de ressembler à Philippe !
Philippe : Quel Philippe ? Le cheval dans ta pièce En quoi faisons-nous compagnie avec le Menhir dans les Landes ?
Marielle : Non, non, à Philippe Macasdar !
Philippe : Ah ok, ok ! Je vais lui dire…


*


Rodrigo García
1/ No se ha muerto, no tengo por qué responder a esta pregunta solemne ya que Philippe no ha muerto.


2/ Yo tampoco he muerto. Supongo que haremos cosas juntos próximamente. Es un pensamiento-bulbo. Una posibilidad de flor que quiero enterrar bajo tierra. 


3/ Ir a cenar. Philippe tiene mi número de teléfono español. Si es en Asturias, mejor, si es en mi casa, mejor.


*


Claude-Inga Barbey
1/ Il m’a acheté un rouge à lèvres rose nacré au marché aux puces de Plainpalais. Il voulait que je ressemble à Anna Karina dans le film de Godard Alphaville avec Eddie Constantine. Mais je ne lui ai jamais ressemblé.


2/ « Ogre ».


3/ Je souhaite du fond du cœur qu’on te rende ce que tu as donné.


*


Karim Bel Kacem
1/ Un atelier de critique à la Manufacture, il défendait avec passion le Woyzeck sud-africain de Kentridge.   


2/ La fondue en été.


3/ On ne vit que deux fois, et même si le monde ne suffit pas, sache que demain ne meurt jamais. (Bons baisers de R...oumanie.)


*


Lena Kitsopoulou
1/ It was in Athens after a show, he was together with two Greek people I know and he was very enthusiastic about the show and he kept saying to me one word, magnificent, magnificent, magnificent… (I don’t remember exactly the word but something big like that and maybe in French.) But I remember his face: very warm and very real.


2/ FAITH. Philippe has given to me all those years I know him, this word.


3/ Thank you. Danke ! Efharisto ! Merci !


*


Ahmed Belbachir
1/ Mon premier rendez-vous avec Philippe était au 7ème sur la terrasse : il est arrivé avec une énorme valise et la terrasse est devenue une piste de cirque. La valise était pleine de livres, Philippe m’a montré tout ce qu’il lisait ou avait lu, un livre après l’autre, puis il est parti, notre rendez-vous était terminé. 


2/ Zinédine Zidane.


3/ Merci, de m’avoir donné un terrain de jeu, de croire en moi comme je crois en toi.


*


Salam Yousry
1/ J’ai rencontré Philippe au Caire. Il voulait programmer une semaine égyptienne à Saint-Gervais. Quand j’ai commencé à lui parler de ce que je fais, il a sorti un cahier et il a noté toute l’histoire. Son intérêt était impressionnant. 


2/ Une connaissance énorme et une vision exceptionnelle. 


3/ J’ai beaucoup gagné et appris professionnellement et personnellement de toi, Philippe. C’est rare de rencontrer quelqu’un qui peut prendre des risques comme toi. C’est une rencontre d’un ami, d’un père et d’un patron qui m’a changé la vie.


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Couverture © DR, Billet signé © DR, Fait maison © Jean Mohr.