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Maxmûr. Un nom pratiquement inconnu en Europe. Aux confins nord de l’Irak, en plein cœur de la région autonome du Kurdistan irakien, en pleine fournaise désertique, il existe un camp de réfugiés à tous points de vue exceptionnel. Venez découvrir cette histoire, en photos (reportage de Demir Sönmez) et en peintures (toiles peintes par Adar Tung dans le camp). Dans les yeux de Demir, au 1er étage jusqu’au 16 juin (entrée libre). |
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Vous entendez ce tic-tac ? C’est le bruit d’un compte à rebours. Les derniers événements de la saison frappent à la porte du Grand Hôtel Saint-Gervais. Que vous reste-t-il ? Une poignée d’heures avant la dernière soirée d’écoute du labo de David Collin (sur la ciné-radio-performance L’urgence : At The End You Will Love Me de Karim Bel Kacem et Caroline Bernard, ce soir à 19h). Une journée avant la dernière lecture, un texte d’une grande force écrit par un père et sa fille (Cinq dans tes yeux, de et avec Ahmed Belbachir et Anna Budde, accompagnés par Philippe Macasdar, du 23 au 25 mai). Quelques jours avant le dernier spectacle, avec rien de moins que le plus grand historien français de sa génération (La minute de silence de Patrick Boucheron, 24 mai). À peine une semaine avant la dernière conférence (La grève générale en Suisse (1918) avec l’historien suisse Charles Heimberg, 29 mai) et la toute dernière proposition théâtrale dans la Chambre du 5ème (Un migrant sous couverture, de et avec Yaovi Mawussi Bossa, du 29 mai au 1er juin). Tic-tac, tic-tac. Ne perdez pas de temps.
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Billet signé
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par Philippe Macasdar
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Cinq dans tes yeux
Lecture
Ahmed Belbachir / Anna Budde / Philippe Macasdar
23 — 25 mai, 19h |
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« En ce moment, il est triste pour le gars mort qui lui a donné son cœur. Mais l’idée ne lui viendrait pas qu’il a reçu peut-être le cœur d’une femme. Je vais l’amener petit à petit à cette éventualité. Cela prendra le temps qu’il faudra, il ne faut surtout pas le brusquer. La réussite de l’opération en dépend aussi. Je serai patiente. »
Cinq dans tes yeux
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Une histoire de cœur
Une fille et son père, une femme, un homme, un cœur de femme dans un corps d’homme, l’amour, la religion, le politique, la musique, la Suisse, la France, l’Algérie, Lausanne / Béni Saf, la mer et les étoiles. Aujourd’hui et hier. Aller-retour. Maintenant. Une traversée de la Méditerranée, qui est aussi un voyage dans le temps. Un apprentissage. Une fille qui aide son père à grandir. Et réciproquement. Leur rencontre. Un double affranchissement. Sur le pont de la petite et de la grande histoire. Cela va tanguer. Le présent qui s’ouvre au passé, le regarde les yeux dans les yeux. Libération. La greffe prendra-t-elle ? Cinq dans tes yeux ? C’est une phrase rituelle qu’on lance en Algérie pour conjurer le mauvais sort. Mais c’est surtout une comédie pour dire les tourments et leur apaisement, la proximité et l’éloignement, le doute et l’utopie, les combats (intérieur/extérieur) et leurs résolutions. Venez découvrir la dernière pièce d’Ahmed Belbachir et de sa fille Anna Budde. Sa lecture mise en espace, avant sa création à la Grange de Dorigny (Lausanne), en novembre 2018. |
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Un migrant sous couverture au Grand Hôtel
Il s’appelle Yaovi Mawussi Bossa, mais à Genève, on lui dit Olivier. Au Togo, il était licencié en droit international. Ici, pris dans les méandres du système carcéral et administratif suisse, il s’est découvert écrivain, comédien. Du 29 mai au 1er juin, le Grand Hôtel Saint-Gervais confie à ce « migrant sous couverture » une performance dans la Chambre du 5ème. Cinq questions pour faire connaissance.
Votre parcours de vie, en une seule phrase ? Celui d’un homme qui danse au rythme de la vie.
Un souvenir à jamais associé à la Suisse ? Ma détention administrative et les jours passés enfermé à l’aéroport de Genève.
Votre endroit préféré de Genève ? Boulevard des Promenades, à Carouge.
Une journée parfaite ? Chaque journée où je peux garder une paix, une sérénité intérieure est une journée parfaite. Pour moi, me réveiller le matin, c’est le plus important… Le « parfait » est un état d’esprit. Tout dépend de la façon dont on voit les choses.
Nous sommes tous des migrants. D’accord ou pas ? Je suis tout à fait d’accord avec cette affirmation... Mais ne la criez pas trop, les gens vous regarderont bizarrement.
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Deux historiens à Saint-Gervais, deux événements
Saint-Gervais a toujours entretenu des relations fécondes et amicales avec les spécialistes de l’histoire. Deux d’entre eux sont à l’affiche ces prochains jours.
Patrick Boucheron a un agenda de ministre. Voilà plusieurs années que ce professeur au Collège de France « défie les apôtres du déclin » (Le Monde) dans des ouvrages qui militent pour un décloisonnement des regards et une désorientation des certitudes. C’est dire si sa présence à Saint-Gervais constitue un événement. Ce soir encore, il donne une leçon magistrale à l’École Normale Supérieure (Paris) sur « Ce qui a manqué à l’Europe », avant de rallier Genève pour une représentation unique de sa conférence théâtralisée consacrée à l’histoire de La minute de silence (jeudi 24 mai, 19h, avec les comédiens Mélanie Traversier et Christophe Brault).
La semaine prochaine (mardi 29 mai, 19h), un autre historien revient sur un épisode mal connu de notre histoire. Avec La grève générale en Suisse (1918), Charles Heimberg entend tirer les choses au clair : « Ce que la Suisse a vraiment risqué au fil de ces trois journées, ce n’est pas une guerre civile, mais c’est davantage une occupation militaire, voire l’instauration pour quelque temps d’une forme de dictature des nantis et des conservateurs. » |
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Photos:
Couverture © DR,
Billet signé © Elise Ribeiro,
Fait maison © DR,
Camp de Base © DR.
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