« Bientôt une dizaine d’hôtels supplémentaires à Genève. » Avant l’été, La Tribune de Genève titrait sur ces établissements qui s’apprêtent à sortir de terre. Elle en oubliait un : le Grand Hôtel Saint-Gervais ! Voici l’heure pour cet hôtel (très) particulier d’ouvrir ses portes. La date ? Jeudi 5 octobre. L’heure ? Du début de l’après-midi à tard dans la nuit. Le programme ? Quatre étoiles ! De 14h à 18h, Ruedi et Vera Baur lancent leur projet « Places en relation », destiné à faire dialoguer dix villes dans le monde et hébergé ici même. À 18h30, on coupe les rubans : la nouvelle entrée et la réception sont dévoilées. À 19h, partie officielle en images (film de Christophe Billeter) et en mots (Philippe Macasdar, Iria Díaz et Valentine Sergo). Dès 20h : inauguration et « mode d’emploi » des deux nouveautés de la saison : la Chambre du 5ème (avec Doris Ittig) et le Camp de base du 7ème (avec le collectif d’architectes Galta). Sans oublier une séance de réalité virtuelle en compagnie de Lorédane Straschnov. Réservation chaudement conseillée !

Découvrez le programme complet de la journée et réservez votre place ici.

Pourquoi le Grand Hôtel Saint-Gervais ?

Tout part d’une anecdote. Régulièrement, l’accueil du théâtre voit arriver des personnes persuadées de se trouver dans un hôtel. « Bonjour, j’ai une réservation pour deux nuits. Suis-je bien à l’Hôtel Saint-Gervais ? S’agit-il de l’Hôtel de Genève ? » Ces deux établissements, qui existent bel et bien dans le quartier, favorisent l’amusante confusion. Mais il faut aussi avouer que notre bâtiment ressemble, extérieurement et intérieurement, à tout sauf à un théâtre. Cette saison, nous avons souhaité prendre l’anecdote au mot. Faire de cette maison le Grand Hôtel Saint-Gervais. Il y a quatre ans, l’écrivain et philosophe Jean-Paul Curnier, récemment décédé, imaginait un texte-manifeste dans lequel il encourageait les maisons de la culture à envisager leur mission « dans l’imprévu, dans la façon d’accueillir les circonstances et de les prendre en compte ». Et si le Grand Hôtel Saint-Gervais endossait ce projet-là ? Et s’il devenait « l’institution du non-institué » ? À titre personnel, j’ai toujours préféré au mot directeur celui d’animateur. Dans animateur, il y a « âme » et « amateur ». Deux choses que l’on peut espérer trouver en s’aventurant dans le Grand Hôtel.

Découvrez l'intégralité de l'éditorial de Philippe Macasdar dans la brochure de saison 2017-2018.

Séjourner au Grand Hôtel Saint-Gervais ? C’est possible !

Que serait un Grand Hôtel sans sa chambre mythique ? Saint-Gervais a décidé d’aller jusqu’au bout de sa métaphore hôtelière en donnant la possibilité au public de séjourner dans le théâtre, de jour comme de nuit. Conçue par l’ingénieux collectif Galta et lovée au 5ème étage de la maison, cette Chambre dispose de tout le confort nécessaire – 1 lit double, 2 lits simples, lecteur VHS et DVD⁄Blu-Ray, minibar, sonnette, téléphone, WiFi, petit-déjeuner inclus – pour accueillir les curieux par petits groupes. De jour, c’est Philippe Macasdar, directeur du théâtre, qui se charge de la visite en grand connaisseur des histoires et anecdotes dont ce lieu regorge. De nuit, l’écrin se transforme en théâtre fantasmagorique le temps d’un spectacle taillé sur mesure par un artiste, qui accompagne les heureux élus jusqu’au sommeil. Mais avant cela, c’est à Doris Ittig que revient la tâche d’inaugurer officiellement La Chambre ! Rendez-vous le 5 octobre pour un numéro savoureux dont la comédienne a le secret.

Le Camp de base : mode d’emploi

C’est une idée folle sur le point de se concrétiser. Inviter une trentaine d’artistes de novembre à juin, leur laisser champ libre pour des soirées, des évènements, des ateliers, des spectacles et des nuits présentés dans le nouvel espace du 7ème étage mais aussi dans les autres salles de Saint-Gervais : tel est le projet du Camp de base. « Lieu du désaccord partagé », pour reprendre les termes de son « inventeur » Jean-Paul Curnier (1951-2017), bouillonnante plateforme de démocratie incertaine, le Camp de base est ce lieu qui fourmille d’art et d’amitié, qui ébranle nos certitudes et éprouve nos habitudes. Si la liste des artistes est connue, ainsi que les dates de leurs interventions, le contenu relève du work in progress. Des propositions légères et conviviales sur la forme, fortes et engagées sur le fond, spécialement conçues pour s’intégrer dans la scénographie modulable imaginée par le collectif Galta, et qui se découvrent au fil de la saison dans le Bulletin du Camp de base. Une sorte de programmation parallèle et buissonnière, en somme, qui se dévoile dans le détail le jeudi 5 octobre.

du côté des résidents de Saint-Gervais

Lara Khattabi est en ce moment même à l'affiche de Nathan !? de Nicolas Stemann, à la MC93 – Maison de la culture de Seine-Saint-Denis Bobigny (encore jusqu'au 7 octobre). En parallèle, Cédric Djedje joue dans Votre regard, texte de Cédric Bonfils mis en scène par Guillaume Béguin au Poche/GVE (du 2 octobre au 5 novembre).