La Lettre de Saint-Gervais
Facebook Facebook

Si cette newsletter ne s'affiche pas correctement, cliquez ici.

L'info au vol


Philippe Macasdar en héritier de Sganarelle, mis en scène par Marielle Pinsard dans un monologue solaire qui brasse le limon lacustre et sonde les idéaux de notre temps ? C’est possible, encore ce soir (jeudi 4 mai) et demain (vendredi 5) à Bonlieu Scène nationale Annecy, dans Manifestement, ou Sganarelle et la fille du lac. Puis en juin au bord d’un autre lac, à l’Arsenic de Lausanne.

Première loge


Les artistes de théâtre sont des funambules en équilibre sur la corde tendue du réel. Leurs prouesses donnent lieu à des spectacles qui partagent le goût du risque et ouvrent le champ des possibles. Voyez plutôt : un danseur, un musicien et un comédien font naître une version « en trois dimensions » de cette petite merveille de poésie pure qu’est Lenz de Büchner (encore à voir jusqu’au 13 mai). Faire débouler Genève (et donc le monde ?) sur la scène de Saint-Gervais : c’est rien de moins que l’ambition de La Ligne, traversée épique d’une ville sur le fil de nos grands récits existentiels (première le mardi 9 mai). Jouer au milieu des (et avec les !) 500 photos accrochées au premier étage de Saint-Gervais, pour montrer, entre rires et révélations intimes, que l’art a de vraies conséquences sur notre quotidien : c’est ce qui motive Claude-Inga Barbey et Doris Ittig à jouer Femme sauvée par un tableau dans le cadre de l’exposition Jean Mohr : Tours et détours du Théâtre Saint-Gervais dès le mardi 16 mai.


Billet signé

par Daniel Vuataz

La Ligne
Jean-Baptiste Roybon
Compagnie Kokodyniack
9 — 20 mai



« On a l’impression que tout est désordre mais en fait c’est pas – ya pas d’désordre en fait c’eest-c’est- c’eest / tout eest c’est la lile en fait où – la ligne c’est tout est l-héhéhéhéhahahahahaha / c-c’est la ligne en fait voilà euh ya u-ya une ligne dans tout ça dans tout ça. »


Extrait de retranscription pour le spectacle

En Savoir +
Billet Signé

La Ligne : une pêche miraculeuse

« Racontez-moi votre vie, du plus loin de vos origines jusqu’à notre rencontre d’aujourd’hui. » Si les membres de la Compagnie Kokodyniack vous avaient posé cette question, sans détour, en vous tendant leur petit enregistreur de poche un beau jour dans Genève – comme ils l’ont fait avec des dizaines de personnes pour les besoins de La Ligne – qu’auriez-vous répondu ? Ce qu’il y a de fascinant avec ce projet théâtral qui ne ressemble à aucun autre, et qui se concrétise dans cinq jours à Saint-Gervais (première le mardi 9 mai), c’est que tout le dispositif mis en place durant des mois sur le terrain a eu pour seul but d’ouvrir les vannes d’un grand récit : celui qui se perpétue, au fil des innombrables variations individuelles, à travers les hommes et les femmes qui peuplent ce quartier, cette ville, cette planète. 90 km parcourus en ligne droite dans Genève, 11 communes traversées et sondées, 50 m de ruban rouge tendu dans 26 lieux, des dizaines de personnes interrogées et enregistrées, plus de 800 pages de retranscriptions, 1 exposition en plein air… Et tout au bout, ce spectacle comme une pêche miraculeuse.


Écoutez l’interview de Jean-Baptiste Roybon et Alban Kakulya sur la RTS.

L'exposition des photographies d'Alban Kakulya se visite jusqu'au 28 mai en plein air sur la place de Saint-Gervais.


Fait maison

Lenz
Collectif Dantor's Conspiracy
25 avril — 13 mai



« L’origine du théâtre, c’est le fait de raconter – cette chose mystérieuse qui fait qu’autour d’un feu, les hommes se sont un jour mis à raconter leur journée, à raconter leur vie. »


Matteo Zimmermann

En Savoir +
Fait Maison

En ce moment : Lenz, spectacle alchimique

« C’est l’histoire d’un mec, tu vois, il est en haut de la montagne. Après, il est dans une église. Là, il y a un ventilo. Le ventilo lui arrache la tête. Et le gars, il rentre chez lui. » Vous n’aviez pas ce résumé-là en tête pour Lenz, chef-d’œuvre de Büchner qui raconte un épisode aussi bref qu’intense de la vie de Jakob Lenz, poète contemporain de Goethe ? Peut-être que Matteo Zimmermann, à qui l’on doit cette tentative joueuse de définition, détient des clés secrètes. Il faut dire que le comédien genevois, habitué des plateaux prestigieux autant que des caves underground, tourne autour de ce texte depuis toujours. De quoi en saisir la substantifique moelle. Avec ses deux complices John Menoud (musique) et Alidou Yanogo (danse), assistés par Julie Cloux (collaboration artistique), il transforme le septième étage de la maison en territoire de création tridimensionnel dans lequel Lenz se met à vivre d’une façon inattendue. Une bougie tourne au plafond. Un écran de fumée laisse apparaître trois silhouettes. La « partition mentale » s’enclenche. Une atmosphère jaillit, presque magique : une alchimie. C’est rare, trois planètes qui s'alignent parfaitement.


Lire l’interview de Matteo Zimmermann et John Menoud sur leprogramme.ch.


Hors scène

Femme sauvée par un tableau
Claude-Inga Barbey et Doris Ittig
16 — 27 mai


Le spectacle se joue dans l'exposition
Jean Mohr – Tours et détours du Théâtre Saint-Gervais (1995-2003)




En Savoir +
Hors Scène

Bientôt : Claude-Inga Barbey et Doris Ittig sauvées par l'art

Quartier de Saint-Gervais, début de soirée. La rue est encore ensoleillée. Pas vraiment le moment pour aller au musée. Et pourtant, aujourd’hui, quelque chose vous pousse irrésistiblement vers le 5, rue du Temple. Quelque chose, ou quelqu’un. La porte principale est ouverte, vous entrez, mais à la vérité, vous suivez quelqu’un. Une filature improvisée qui a duré toute la journée. Parce que vous avez des soupçons concernant la responsabilité de cette personne dans la crise (existentielle ? amoureuse ? professionnelle ?) que vous traversez. La personne se faufile au premier étage dans ce qui semble être une salle d’exposition. Là, vous la perdez. Autour de vous, des centaines de photos, en noir et blanc. Elles racontent l’histoire de ce lieu. Vous les trouvez belles, mais il vous semble que cela vous concerne peu. « Si vous avez des questions, n’hésitez pas. Je suis là pour ça. » C’est l’autre personne qui a parlé. Elle travaille donc ici ? Et si vous écoutiez ce qu’elle avait à vous raconter ? Et si vous laissiez, avec Femme sauvée par un tableau, le théâtre nouer et dénouer le fil de votre existence ?


Lire l’article de Katia Berger (Tribune de Genève) consacré à l’exposition de Jean Mohr et au spectacle Femme sauvée par un tableau.


Le programme de Saint-Gervais
Les archives de La Lettre
Abonner un ami
Se désabonner

Facebook Facebook

Pendant ce temps


Anna Lemonaki présente P.E.T.U.L.A. Bye Bye de Lena Kitsopoulou au Saltimbanque (quartier des Grottes) du 17 au 21 mai. Quant à Ruedi Baur et le réseau Civic City, ils présentent l'aboutissement de trois installations graphiques de littérature multilingue dans l'espace urbain, vendredi 5 mai à Nyon (mur de la route de Saint-Cergue à l'arrière de la gare), samedi 6 mai à Bienne (façade du 41 rue de la Poste) et dimanche 7 mai à Rapperswil-Jona (les bancs de la Fischmarktplatz). Détails et horaires des vernissages ici.

Photos: Couverture © DR, Billet signé © Alban Kakulya, Fait maison © Bartek Sozanski, Hors scène © Magali Girardin.