La Lettre de Saint-Gervais
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L'info au vol


Les Prix suisses de théâtre 2017 sont connus, et Saint-Gervais se réjouit pour Marielle Pinsard, qui remporte l’un des honneurs dans une catégorie de toute évidence inventée pour elle : « Talent multidisciplinaire bien particulier » ! Remise des prix le 24 mai à Lugano. Bravo aussi à Isis Fahmy pour sa bourse de compagnonnage obtenue auprès de l'État de Vaud et de la Ville de Lausanne. L'artiste sera présente à Saint-Gervais la saison prochaine.

Première loge


Des spectacles de printemps comme des fruits « de saison », c’est-à-dire faits maison, cultivés avec soin. Il en reste encore cinq ! Pour commencer : l’exposition consacrée aux photos prises par Jean Mohr entre 1995 et 2003 à Saint-Gervais, dévoilée le 25 avril. C’est-à-dire le même jour que Lenz, création du texte de Büchner par un quatuor rock et passionné : Matteo Zimmermann, John Menoud, Alidou Yanogo et Julie Cloux. Dès le 9 mai, Genève se dévoile d’une traite avec La Ligne, autre création très attendue de la Cie Kokodyniack, et doublée d’une exposition en plein air qui revient sur cette aventure théâtrale et urbaine. Le 16 mai, Claude-Inga Barbey et Doris Ittig jouent Femme sauvée par un tableau devant les photos de Jean Mohr, alors que Karim Bel Kacem, parti enquêter dans la cité de son enfance, revient le 30 mai avec 23 rue Couperin – Leçons de ténèbres pour clore la saison. C’est noté ?


Voir le résumé du programme de printemps en vidéo, ici.


Billet signé

par John Berger

Jean Mohr – Tours et détours du Théâtre Saint-Gervais
(1995-2003)

Jean Mohr
25 avril — 10 juin

Vernissage le 25 avril à 18h



« Ce qui m’importe dans la photo de théâtre, c’est l’aventure humaine y compris l’avant et l’après du spectacle. »


Jean Mohr

En Savoir +
Billet Signé

Jean Mohr par Jean Berger

Qui de mieux placé que John Berger, ami de toujours, disparu en janvier dernier, pour faire le portrait de Jean Mohr ? Ces quelques lignes apportent un éclairage sur le grand photographe genevois, ainsi que sur la manière dont les 500 photos dévoilées le 25 avril ont pu être prises.


« Il aurait aussi pu être pilote. Si je devais nommer un écrivain pour accompagner Jean Mohr, ça serait Antoine de Saint-Exupéry. (…) Je les vois tous deux comme discrets, voyageurs excentriques, amoureux des gens, mais plus amoureux encore des distances. (…) Le travail de Jean est profondément ancré dans l’ici et le maintenant, et en même temps il montre un autre part. Même quand le sujet est familier pour le spectateur, l’image communique un genre de surprise. (…) En dehors des reportages livrés à des organisations qui le mandataient, Jean était capable de prendre des dizaines de milliers d’images pour lui-même. Ces images étaient désintéressées – dans le sens qu’elles n’étaient pas prises pour prouver ni démontrer d’idée préconçue. Elles étaient désinvoltes, décontractées, sortant du lot ; des enregistrements personnels de moments qui l’étonnaient ou le surprenaient. »


Extrait traduit de John by Jean, fifty years of friendship, Occasional Press, 2016.


Fait maison

Lenz
Collectif Dantor's Conspiracy
25 avril — 13 mai



« Lorsque nous lisons, tous nos sens sont en activité. Avec Lenz, nous voulons faire ressentir cela sur un plateau de théâtre. »


Matteo Zimmermann

En Savoir +
Fait Maison

Un trio pour faire ressentir physiquement le texte de Büchner

Matteo Zimermann ? Vous l’avez peut-être applaudi, ces derniers jours, en « Macbeth sanguinaire assoiffé de pouvoir » dans le spectacle de Guillaume Béguin. Depuis quelques années, le comédien et musicien genevois s’est taillé une réputation d’alchimiste underground et raffiné en transformant les textes de la littérature mondiale en moments musicaux et théâtraux mémorables. « Un travail d’épure stylistique qui frise la perfection, un sommet d’expressionnisme crépusculaire et étincelant », commentait La Tribune de Genève en 2014. Au sein du Collectif Dantor’s Conspiracy, Zimmermann s’allie au multi-instrumentiste John Menoud et au danseur burkinabé Alidou Yanogo, épaulés par Julie Cloux à la collaboration artistique, pour révéler avec la même intensité des voix aussi différentes que celles de Goethe, Pessoa, Rimbaud, Desnos, Lorca, Bukowski, Döblin… ou Büchner, poète de génie mort très jeune, auteur d’une poignée de pépites fragmentées. Dont Lenz, morceau de la vie du poète et dramaturge Jakob Lenz, aujourd’hui porté en intégralité sur la scène de Saint-Gervais.


Hors scène


La Ligne – le spectacle
Jean-Baptiste Roybon
Compagnie Kokodyniack
9 — 20 mai


La Ligne – l’exposition

Alban Kakulya
Compagnie Kokodyniack

27 avril — 28 mai

Place de Saint-Gervais, en plein air

Hors Scène

La Ligne dans La Couleur des Jours

Saint-Gervais a suivi l’équipe de La Ligne durant tout son travail d’investigation dans Genève. Le résultat, « Une ligne rouge lancée sur Genève », est à lire dans La Couleur des Jours n° 22, journal disponible dans tous les kiosques, ou en commande ici. Extrait.


« (…) Émerge donc un jardin. Mais le mot est peut-être un peu faible. Il faut s’imaginer de la profusion, du foisonnement d’herbes et de plantes gorgées d’eau, des moucherons en nuages et de la belle poussière d’été. (…) Sous les arceaux de la serre, dans le coucher du soleil, on devine des melons, des massifs de fleurs très odorantes, des aubergines qu’on jurerait polies au chiffon. À côté du jardin, une maison simple, avec une terrasse et des jeux d’enfants sur les dalles. Et autour : des câbles, des ondes, du bruit, de la vitesse. Le contraste est extrême. Est-ce une ferme ? Autre chose ? Quelqu’un vit-il véritablement ici ? Au milieu d’un carreau de terre fraîchement retournée, voûtée à hauteur d’une rangée de fanes tendres, une femme relève doucement la tête. Cheveux poivre et sel noués en queue de cheval, visage de manga patiné par l’âge, elle considère les trois hommes, une main en visière. La grosse carotte qu’elle déracine fait dégringoler de la terre sur ses bottes. Jean-Baptiste met ses mains en porte voix. Bonsoir ! Vous accepteriez de vous faire interviewer ? C’est pour une pièce de théâtre. (…) »


Découvrez l'intégralité du reportage dans La Couleur des Jours, ainsi que les deux articles de La Tribune de Genève consacrés au projet La Ligne, ici et ici.


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Pendant ce temps


Dernière chance, ce vendredi 7 avril, pour voir La Violence de nos rêves, de Jérôme Richer avec le duo Hyperculte, à l’Echandole d’Yverdon. Le Gulliver de Karim Bel Kacem se découvre également jusqu’au 7 avril à Bonlieu Scène nationale Annecy. Jean-Louis Johannides joue jusqu’au 9 avril à la Comédie de Genève dans Où en est la nuit ? (Guillaume Béguin, d’après Macbeth). Quant à Ludovic Payet, il est à l’affiche de l’opus 2 de Faut-il faire avec les cons ? aux côtés de Paola Pagani et Nicole Borgeat, résultat d’un atelier mené avec une classe du Centre de la transition professionnelle (CTP). Le théâtre peut-il interroger la démocratie ? Réponse ce vendredi 7 avril à 19h, à Saint-Gervais.

Photos: Couverture © DR, Billet signé © Marc Robin, Fait maison © Bartek Sozanski, Hors scène © Alban Kakulya.