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« J’ai découvert avec effarement que ma vie ne faisait qu’une avec les événements qui ont compté depuis la fin des années 60. Il ne me restait plus qu’à tirer le fil de l’histoire pour voir où cela nous mènerait. » Qui a dit ça ? Ahmed Belbachir, au sujet de No Body Is God, à l’affiche jusqu’au 11 mars.
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Comment un père musulman déraciné de son pays et une mère chrétienne qui porte sa famille sur son dos peuvent-ils élever leurs sept enfants dans un monde qui change à toute vitesse ? Barbara Baker, Ahmed Belbachir, Jean Aloïs Belbachir et Véronique Montel sont les protagonistes de No Body Is God, une pièce écrite et co-mise en scène par Ahmed Belbachir. Quelque part entre l’épopée familiale, la fable multiculturelle et le conte philosophique, voilà un spectacle taillé pour remuer, émouvoir, questionner. Le tout en souriant. « L’humour est une arme et la tragédie n’en devient que plus forte à travers lui » (leprogramme.ch). Une aventure à partager jusqu'au 11 mars.
Découvrez les interviews d’Ahmed Belbachir sur leprogramme.ch et sur Radio Vostok. |
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Billet signé
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par Daniel Vuataz
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No Body Is God
Ahmed Belbachir
21 février — 11 mars |
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« Ah, tu crois que tu vas m’apprendre à jouer, toi ? »
Ahmed Belbachir, s’adressant à son fils Jean Aloïs dans No Body Is God
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« Je veux faire du théâtre, c’est ma vocation »
Il y a des gens dont la trajectoire est limpide. Une route tracée d’avance. Et d’autres qui endurent tous les virages, les brusques revirements de l’histoire. Ahmed Belbachir appartient à cette seconde catégorie. C’est cette expérience qui lui permet, aujourd’hui, d’écrire et de mettre en scène No Body Is God. Une pièce qui évoque sous l’angle de la fiction la difficulté de se construire en tant que jeune homme face à un père musulman qui ne parvient pas à s’intégrer dans son nouveau pays et une mère française qui sacrifie toute son énergie dans l’éducation de ses enfants, voyant certains d’entre eux glisser du "mauvais côté de l’histoire". L’un des magnétismes de cette pièce, qui se joue dans l’intimité et la proximité du 7e étage, réside dans le dialogue qu’Ahmed et Jean Aloïs Belbachir, père et fils à la ville, instaurent sur scène, où ils jouent là aussi un père et son fils. Quand le plus jeune déclare Je veux faire du théâtre, c’est ma vocation, on ne peut s’empêcher de penser à l’histoire d’Ahmed. Il est beaucoup question de croire, dans No Body Is God – croire en qui, croire comment, croire pourquoi ? –, mais c’est bien notre foi dans le théâtre qui ressort affermie. |
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« Je ne sais si cela se peut, mais je sais bien que cela est ! »
Molière
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Molière puissance quatre avec le Théâtre Permanent
« Spectacle tous les soirs ! En ce moment : Les Molière de Vitez. Venez nombreux ! » Depuis 2013, si vous passez devant la bâtisse du Théâtre du Point du Jour, à Lyon, vous pouvez voir des pancartes artisanales arborant ce genre de texte au gros feutre noir ou rouge. Depuis 2013, le taulier Gwenaël Morin et sa jeune troupe du Théâtre Permanent montent tous les soirs sur les planches pour partager leur soif inaltérable du jeu. Sur la page facebook du théâtre, après une représentation, on trouve des commentaires de ce genre : « Je sors de l’intégrale… la jouissance du jeu pur, en toute humilité. On en sort élevé, réconcilié, heureux, oui c’est ça HEUREUX ! » Mais qu’est-ce qui peut donc mettre le public dans cet état ? « Le Théâtre permanent est une idée assez simple : il s’agit de faire en sorte que la flamme ne s’éteigne jamais, que le théâtre soit en permanence activé, que ce théâtre-là soit rendu public le plus souvent et le plus longtemps possible », explique le maître des lieux. Tout ce beau monde débarque à Saint-Gervais le 14 mars, avec quatre Molière. Il ne faudra pas les manquer !
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Deux expositions à découvrir sans tarder
Saviez-vous que les portes de Saint-Gervais étaient ouvertes du lundi au samedi, de 12h à 18h ? Ce sont les horaires durant lesquels vous pouvez venir voir, gratuitement, les deux expositions actuellement à l’affiche. La première, au 1er étage, rassemble des photos de héros. Mais pas n’importe lesquels : des héros ordinaires, femmes et hommes d’Albanie ayant abrités des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ou familles ayant accueilli des migrants, bien plus récemment. Mise sur pied par l’Université populaire albanaise, Se souvenir pour réinventer l’avenir fait la part belle à ces protecteurs essentiels. Au 2e étage, une installation saisissante vous attend : Majorité silencieuse. La salle est plongée dans le noir. Une fois à l’intérieur se laissent percevoir des voix, d’hommes uniquement, des voix de parlementaires, comprend-on, qui discutent entre eux de la possibilité – ou non – d’accorder aux femmes le droit à l’avortement. Nous sommes en France, en 1974, et les femmes sont absentes du débat. Pour matérialiser ce silence, une mosaïque d’écrans diffuse l'image d'une interprète qui relaie, en langue des signes, cette étape historique. |
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Photos: Couverture © DR, Billet signé © I. Meister, Fait maison © P. Grosbois, Hors scène © DR.
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