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Un poème
de Julie Gilbert
pour passer l'hiver
Daniel Vuataz,
rédacteur à St-Gervais
La semaine passée, j'ai commandé un poème mobile à Julie Gilbert. Un nouveau service qui fait fureur à la radio, à la télévision ou dans les journaux. Pour la modique somme de 5 francs, Julie rédige un poème pour la personne de votre choix, qu'elle se charge ensuite de livrer par téléphone. Croyez-moi, un poème au creux de l'oreille, ça peut vous sauver la journée.
Il se trouve que je reçois ma commande ce matin, à l'entrée de l'immeuble de St-Gervais. Je suis encore glacé par la brume et le grincement des tramways. Mon téléphone vibre sous l'insistance d'un numéro que je ne connais pas. Je décroche, agacé. « Bonjour Daniel, quelqu'un vous a commandé un poème téléphonique. Etes-vous prêt à le recevoir ? » La voix de Julie est chaude, très douce. Je ne sais pas si je dois parler. Je glisse un « oui », je m'assois dans l'escalier. La voix me précise qu'il s'agit du poème n°81, qu'il a été rédigé le lundi 16 décembre 2013 à Genève, spécialement pour moi. Et puis, sans transition, la voix me parle de matins oubliés, de café, du bruit et du béton habillant sauvagement mes rêves. J'ai l'impression qu'elle lit en moi. « On aurait besoin de s'évader, non ? », conclut la voix. J'acquiesce en silence, j'oublie le froid.
Franchement, si vous connaissez autour de vous des gens dont le besoin d'évasion se fait aussi pressant que le mien cet hiver, n'hésitez pas. Julie Gilbert n'adresse certes plus de poèmes avant le 26 décembre, mais en janvier et février, elle attend vos commandes !
Infos et commandes
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Trop frais !
C'est qui ?
On vous les présente
Trop frais ! est un spectacle en préparation qui pousse huit jeunes gens à se pencher sur une question fondamentale : comment transformer leur vie et leur jeunesse en expérience théâtrale ? Depuis le mois d'août, le groupe s'active, se documente et écrit dans les salles de répétition sous la conduite de trois metteurs en scène (le Ressemblement, une compagnie en résidence depuis 2011).
Depuis deux semaines, cette Lettre vous propose des coups de sonde dans le processus de création de Trop frais ! Vous avez découvert les intentions du groupe, on vous a expliqué son titre-slogan. Reste à vous présenter les huit acteurs qui monteront sur scène du 14 au 25 janvier 2014. Pour cela, nous avons enclenché une caméra et les avons laissé parler. D'eux, de leur quotidien, de leurs rêves, de leurs désirs. Petit à petit, le rideau se lève…
Kenza, 19 ans, est en 4e du Collège. Elle a écrit une pièce de théâtre pour son travail de maturité.
Sidonie, 25 ans, suit une formation professionnelle de danse contemporaine à Montpellier.
Pour revoir les portraits déjà diffusés :
Segen, 18 ans, débute les Lettres à l'Université. Elle est musicienne et s'implique dans le Parlement des Jeunes Genevois.
Gabriel, 20 ans, est bénévole dans les festivals de cinéma à Genève. Il participe à diverses scènes libres en tant que rappeur.
Christelle, 20 ans, étudie à la Haute Ecole d'Art et de Design. Elle est passionnée par l'artiste Ai Wei Wei et par la performance.
Sarah, 20 ans, est étudiante en droit à l'Université. Elle s'investit dans la vie associative genevoise.
Le 8 janvier 2014, retrouvez les deux derniers portraits :
Dana, 17 ans, est en 4e du Collège. Elle pratique assidûment le théâtre d'improvisation.
Nora, 19 ans, est en année sabbatique. Elle se consacre au piano et au théâtre d'improvisation.
Trop Frais !
Du 14 au 25 janvier 2014
Le Ressemblement
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Ne regardez pas
dans le rétro !
L'expo Rousseau
se prolonge en 2014
St-Gervais, c'est un théâtre, oui. Mais c'est aussi un lieu d'exposition. Actuellement, trois salles du 1er étage rassemblent des documents puisés par Max Jacot dans les jeunes « archives » de l'association L'Îlot Rousseau, pour le tricentenaire de 2012. L'idée de Jacot ? Rendre hommage au travail accompli, mais surtout prolonger la réflexion. Le résultat, c'est une mosaïque de reproductions, souvent en très grand format, composée « presque exclusivement à partir d'images, de visages, de fictions, capturés durant les événements de 2012, et juste aiguillonnés par quelques mots épars semés dans l'exposition. » Des mots en forme de slogans, joyeusement participatifs, qui nous enjoignent, au fil des salles, à « fermer les théâtres », « chanter au parc sur la pelouse », « rire dans la rue », « ne pas abandonner la cité aux élus », « illuminer les gouttières », « partir rêver en barque sur le gravier », « prêter son corps aux idées », « jouer avec les images et les sons », « donner de la place à la lumière », « danser dans la nuit », « ne pas abandonner la scène aux acteurs » ou « être Jean-Jacques dans une vitrine ».
On peut d'ailleurs, en souvenir ou en réaction aux festivités de l'année passée, laisser un post-it sur le mur de l'exposition et prendre part, à sa manière, au kaléidoscope géant. Pour que Rousseau ne soit jamais figé dans le rétroviseur.
Jusqu'au 19 janvier 2014
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