Ouvrez grand vos yeux. La nouvelle newsletter de St-Gervais Genève Le Théâtre s'infiltre sur vos écrans. Elle vous rapporte ce qui s'y trame, ce qui s'y crée. La maison est faite de neuf étages – dont deux en sous-sol – propices à tous les mouvements. Elle est traversée d'images, de sons, de mots pris au vol, de gens d'ici et d'ailleurs. Il y a des compagnies qui répètent, des spectacles qui font halte, qui y naissent. Il y a aussi des abeilles qui vivent sur les toits et un jardin suspendu. Chaque semaine est singulière. Il ne faut plus en perdre une miette. Ça vous dit, un tour du domaine ?

Sur le papier, tout le monde aime Rousseau. C'est obligé. Les Genevois le chérissent parce qu'il est né en haute ville, un mardi de juin. Les enfants sauvages louent son sens de la pédagogie. Les mélomanes savourent ses querelles avec Rameau, les dramaturges celles avec Voltaire, les botanistes ses herbiers méticuleux. Il y en a pour tous les goûts, chez Rousseau. Des discours pour les économistes, des rêveries pour les promeneurs, des confessions pour les biographes, des liaisons troublantes pour les psychanalystes. J'exagère à peine : même ceux qui ne l'aiment pas adorent le détester.

Et vous, quel Rousseau préférez-vous ? Les cérémonies du tricentenaire sont derrière nous. Créé à cette occasion, Le Trip Rousseau y a fait un tabac. Le spectacle, après Paris et Annecy, revient à Genève. Une poignée de dates à ne pas rater. Le philosophe remonte sur scène dans son quartier d'adoption, là où son père s'est installé en quittant la vieille ville : « Je n'étais plus qu'un chétif enfant de St-Gervais… »

Rousseau se défiait du théâtre. C'est d'une superbe ironie que le public le retrouve sur les planches genevoises. Oui, sur le papier, tout le monde aime Rousseau. Au théâtre, vous allez vraiment le découvrir.

Ils sont partout. Les jeunes ont envahi St-Gervais. Vous les croisez au détour d'un ascenseur, assis à la cafétéria, debout devant l'immeuble. Dans les multiples salles de répétition, surtout : ils occupent le troisième, répètent au premier, remontent au sixième par les escaliers en spirale. Les voilà au septième, profitant de la vue panoramique. Il pleut doucement sur la ville. Les chaises empilées contre le mur sont garnies de livres, de vestes, de sacs. Par terre ont été disposées des bandes de papier formant un quadrillage. Un garçon mélange des sons et des vidéos sur un ordinateur, couché à même le sol. Deux filles s'échangent des photos.

Aurélien Patouillard, coach de la répétition, nous glisse : « L'esprit du spectacle, on pourrait le résumer avec cette phrase, " On n'est pas contre les vieux, on est contre ce qui les a fait vieillir. " Tout un programme. » Un spectacle à découvrir cet hiver, dès le 14 janvier 2014.

Comment transformer sa vie en une expérience théâtrale ? C'est la question au cœur de Trop frais !, projet né dans le sillage du 50ème anniversaire de St-Gervais. Philippe Macasdar, directeur de la maison, a demandé aux trois metteurs en scène du Ressemblement (en résidence depuis 2011) de convier la jeunesse actuelle sur scène. Un garçon et sept filles, âgés de 17 à 25 ans, pas forcément comédiens, ont répondu à l'appel. Ils seront les experts naturels d'une jeunesse à ausculter. Le groupe, pour se donner les moyens de présenter un spectacle professionnel, s'active, se documente et écrit depuis le mois d'août dans les salles de répétition. En attendant la Première, le 14 janvier 2014, ils nous dévoilent des bribes d'enregistrements et de photographies moissonnés à leurs heures perdues dans les rues de Genève. Une forme d'autoportrait.