Le docteur John Sassall soigne les corps et les âmes. Son terrain d'action : les forêts d'Angleterre et ses communautés reculées. "Sassall est présent à toutes les naissances, de même qu'il est présent à presque toutes les morts." Ces mots sont ceux de l'écrivain John Berger, qui passe six semaines en immersion avec son ami photographe Jean Mohr chez le médecin de campagne. Nous sommes en 1967. Le livre qu'ils publient, Un métier idéal, est de ces ouvrages qu'on partage comme une précieuse contrebande. Une œuvre qui parle de transmission, de disparition, d'aspirations. Nicolas Bouchaud, comédien hors normes, se glisse dans la peau de Sassall pour un solo qui tisse des liens entre les idéaux de la médecine et ceux du théâtre : "Que pouvons-nous attendre d'un métier idéal dont on croit qu'il justifie à lui seul toute notre vie ?" L'éblouissement, assurément.

Un métier idéal s'inscrit dans une trilogie de monologues, interprétée par Nicolas Bouchaud et mise en scène par Éric Didry, créée entre 2009 et 2015 autour de figures de passeurs aux destinées exemplaires. Saint-Gervais en accueille un
second : La loi du marcheur.